Pneus brûlés et jets de pierre ont marqué la soirée de jeudi au niveau des hauteurs de la ville de Jijel et plus précisément à Ayouf. Spontanément, des jeunes ont commencé à s'agglutiner, puis ont fermé la route menant à la trémie avec des pneus et des blocs de pierre. L'intervention des forces de l'ordre a permis de rouvrir la voie. Seulement, les émeutiers de l'entendaient pas de cette oreille, ils se retrouvent à la sortie opposée de la trémie, près de la mosquée Omar Ibn Khattab, pour s'en prendre aux policiers. Deux véhicules de la sûreté, qui se trouvaient au rond-point, au dessus de la trémie, ont dû fuir devant l'avalanche de pierres qui commençait à s'abattre sur eux. Des lampes de l'éclairage public ont volé en éclats, alors que des cabines téléphoniques seront saccagées. Quelques minutes plus tard, une escouade de policiers arrive. Les jeunes les affrontent à coups de pierres puis se faufilent au milieu des blocs d'habitations de la cité des Martyrs Abdi et des quartiers résidentiels de Ayouf. C'est le plus important événement enregistré cette nuit de jeudi à vendredi. Les autres émeutes - ou tentatives - ont été constatées au niveau de certains quartiers de Jijel comme celle du 18 Février, communément appelée Ekété ou encore M'Kasseb à l'est de la ville et El Arayech à l'ouest. Les autres communes ayant connu des troubles sont celles d'El Kennar, Sidi Abdelaziz, Taher (localité de Bazoul), El Aouana et El Milia. Dans cette dernière, il s'agissait beaucoup plus d'une tentative d'émeute près de la cité du 5 Juillet ; les forces de l'ordre avaient rapidement dispersé les émeutiers. A El Kennar, par contre, la RN43 a été bloquée. Des informations que nous avons recueillies font état d'un rançonnage des automobilistes pour leur permettre de poursuivre la route. A Sidi Abdelaziz, une dizaine de véhicules ont été la cible de jets de pierres. A El Aouana, des jeunes ont essayé de bloquer la RN43 près de la cité Berrahal, mais la situation de normalité a été vite rétablie. Ces troubles ont causé des blessures à une dizaine de policiers, alors qu'au moins une quinzaine de jeunes ont été arrêtés. Cette montée au créneau des jeunes intervient après une journée de rumeurs sur l'éclatement d'émeutes ici et là dans la région ainsi que les informations arrivant des autres wilayas du pays touchées par les troubles. La matinée de ce vendredi a été par contre calme.