Les fortes précipitations enregistrées depuis l'année 2002 sur le territoire de la wilaya avec des taux record de remplissage des nappes de Boumerzoug, Hamma Bouziane, la station de Berla ainsi que du barrage de Oued Athmenia dans la wilaya de Mila, qui demeure le principal pourvoyeur de Constantine et de ses environs en eau potable, n'auront pas suffi pour améliorer une situation toujours difficile à gérer, même avec le plan Orsec toujours en vigueur. Pour les spécialistes du secteur de l'hydraulique dans la wilaya, cette embellie fait face au sempiternel problème des déperditions des eaux estimées selon des études récentes à 40% et même à 55% dans certains lieux, à travers des canalisations d'une centaine de kilomètres, suite aux importants dégâts ayant affecté un réseau déjà vétuste alors qu'il subit depuis des années les méfaits de l'érosion du sol et des glissements du terrain qui s'éternisent pour devenir le véritable point noir d'une ville pénalisée par une topographie contraignante. Les Constantinois attendront longtemps avant de connaître la concrétisation d'un vieux projet de réhabilitation du réseau d'alimentation en eau potable, ayant fait l'objet durant des années d'une multitude d'études. Annoncés en mars dernier, les travaux d'exécution ont été lancés officiellement le 23 octobre dernier, pour un montant estimé à 6,1 milliards de dinars. Une enveloppe qui dépendra en premier lieu de ce qu'il y a en sous-sol, selon M. Loucif, directeur de l'hydraulique de la wilaya de Constantine. Confié à la Marseillaise des eaux alors que les travaux d'exécution seront réalisés par des entreprises chinoises et suivis par les services de l'Algérienne des eaux, le chantier - dont le délai a été fixé à 36 mois et qui devra toucher le groupement des villes de Constantine, d'El Khroub, de Aïn S'mara, de Hamma Bouziane, de Didouche Mourad ainsi que la nouvelle ville de Ali Mendjeli - avait démarré au niveau des premiers sites du chef-lieu de wilaya, situés dans les cités de Frères Abbès, Sakiet Sidi Youcef (ex-BUM), Ziadia, Sarkina et El Guemmas. Selon les responsables de la direction régionale de l'ADE, ces lieux ont été choisis d'abord en raison de la dégradation avancée de leur réseau d'AEP, mais aussi dans un but d'accélérer les projets de réhabilitation qui devront les cibler dans un futur proche suivant un plan décidé par la wilaya de Constantine et tracé par la direction de l'urbanisme. Dans cette première tranche des travaux entamés par le sondage et le repérage des fuites et l'expertise de l'état des canalisations dans les secteurs programmés pour la rénovation, assurés par la Marseillaise des eaux, on apprend que l'entreprise chinoise (CGC) aura à accomplir le renouvellement de 65 km de canalisations alimentant près de 120 000 habitants, sur la base d'une nouvelle étude surtout que celle effectuée en 1996 est largement dépassée par les événements. Le projet en entier comprend la rénovation de 1200 km de conduites, dont 392 km de conduites principales. Les travaux prévoient particulièrement la formation et le recyclage des agents et cadres de l'ADE dans le domaine des méthodes de gestion des ressources en eau potable. Pour accélérer les travaux, les services concernés ont opté pour la division des opérations suivant des secteurs et les rénovations seront entamées dès l'achèvement des études du terrain. Alors que les résultats de ce vaste chantier seront attendus dès la fin du premier semestre 2006, d'autres secteurs réputés pour leur grand taux de fuites sont en cours de préparation à l'instar des quartiers de Belouizdad, Bardo, Boudraâ Salah et les Martyrs. Selon la direction de l'hydraulique, les répercussions de ce projet d'envergure ne seront que bénéfiques pour une ville qui enregistre en moyenne 4000 à 4500 fuites par année. Ce qui permettra de mieux rationaliser l'alimentation en eau potable pour atteindre un taux d'efficacité de 75% et donnera la possibilité d'une alimentation permanente en eau avec la suppression définitive du régime forfaitaire.
