Problèmes n La production de la pomme de terre n'est pas chose aisée en raison de plusieurs difficultés liées notamment à l'irrigation et à la cherté des intrants, selon les professionnels. Le problème de l'irrigation est l'une des principales causes de la diminution des superficies consacrées à la culture de ce produit, ont indiqué des producteurs qui attendent avec impatience l'apport des retenues collinaires programmées et l'arrivée de l'eau du barrage de Béni Haroun. Les causes sont à chercher ailleurs que dans le mildiou, maladie qui a ravagé la récolte l'année dernière, ont-ils noté. Pour le responsable de la production végétale au niveau de la direction des services agricoles (DSA), Abdelmadjid Mechaâr, les professionnels qui ont fait face aux difficultés sont des «fonceurs téméraires». Il faut dire que le nombre de producteurs, qui dépassait la centaine il y a quelques années, a chuté à moins de 30 cette saison, selon le président de l'Association des producteurs de pomme de terre de Constantine, Abdelkrim Lebcir, qui précise que ce chiffre inclut les producteurs qui comptaient s'installer à proximité de la retenue collinaire qui vient d'être réalisée à Ibn Ziad. Or, cette structure a dû être vidangée dernièrement après son remplissage à titre d'essai en raison d'«imperfections», selon la direction de l'hydraulique de la wilaya qui signale que des «corrections» devraient être apportées avant la levée des «réserves» et, par conséquent, son exploitation. Dans le même ordre d'idées, les professionnels estiment que la décision de la wilaya d'interdire l'irrigation à partir des oueds Rummel et Boumerzoug «a porté un coup dur» à la spéculation dans la wilaya. Néanmoins, dans la wilaya de Mila voisine, «même les crudités sont irriguées à partir d'oueds», notent-ils. Toujours est-il que la réception de huit nouvelles retenues collinaires cette année et l'année prochaine, les rassure au même titre que le raccordement en cours des eaux usées se déversant dans le Rummel ou l'oued Boumerzoug à la station d'épuration de Hamma Bouziane. Cela étant, la cherté des intrants, qui a fait passer l'hectare de pomme de terre en quelques années de 100 000 à 500 000 DA, a rendu cette filière «très risquée», selon M. Mechaâr, et ce, d'autant plus que les producteurs de ce tubercule sont, pour la plupart, des agriculteurs astreints, au quotidien, à un «parcours du combattant». L'absence d'une autorité de régulation a encouragé la spéculation et pénalisé également la filière, toujours selon les professionnels.