Des urbanistes, architectes et des chercheurs d'Algérie et de France ont, à la fin de la semaine écoulée, diagnostiqué les maux qui rongent la ville algérienne, selon eux, en crise. Les universitaires d'un certain rang, qui se sont rencontrés à Sétif, ont par ailleurs proposé des remèdes consignés dans un riche et volumineux document de 362 pages. Ce document rehaussé par la contribution d'un ami de l'Algérie depuis longue date, à savoir André Prenant (Sedet Paris 7) qui connaît sur le bout des doigts les coins et recoins du pays, peut dans le cas où les décideurs se donneraient la peine de le consulter, le lire et l'étudier, devenir pour les responsables en charge de la ville, une très bonne feuille de route. Les divers problèmes (le PDAU, le POS, les transports, la copropriété, la contrainte foncière, les espaces verts, l'habitat précaire ...) inhérents au tissu urbain qui suffoque ont été traités et débattus par les séminaristes ayant pris comme exemple Sétif, Constantine, Alger, Oran, Annaba, Tizi Ouzou, Batna et bien d'autres aspects de la vie d'autres agglomérations, telles que Bordj Bou Arréridj, M'sila, Médéa, Oum El Bouaghi, Biskra, Béchar, Blida et Laghouat. L'on peut avancer sans risque de nous tromper que le document en question est un intéressant, outil de travail et une banque de données pour les journalistes. Pour de nombreux observateurs avisés ayant coutume de prendre part à ce genre de manifestation parrainée par des spécialistes en la matière, ce volume est une bible pour la ville algérienne ayant en urgence besoin d'une véritable politique impliquant pouvoirs publics et autres acteurs, le citoyen entre autres. A la lumière de l'actualité française dominée par les émeutes de banlieues, la révision des choix et des stratégies qui n'impliquent pas forcément le retour à l'Etat entrepreneur mais un plus d'Etat, est plus que jamais, impérative. Le ministère délégué à la ville va-t-il prendre le taureau par les cornes d'autant qu'il est désormais outillé ?