Véritable phénomène de mode, Facebook est aujourd'hui le sujet de conversation numéro 1. Il est qualifié par certains spécialistes de «tsunami» (croissance rapide, addiction). Son usage actuel est plutôt tourné vers les amis, mais les professionnels commencent à appréhender l'outil pour organiser des événements, communiquer ou recruter. Facebook étant un réseau social, on peut être dépendant de ses contacts faciles, très larges et variés. Dans la dépendance, il devient impossible de ne pas se connecter dans la minute où l'on rentre chez soi, de partager sa journée avec ses amis... virtuels ou réels. Et il est difficile de fermer son ordinateur pour quitter Facebook. Les forts consommateurs de Facebook ne sont pas tous dépendants. On peut passer du temps parce que l'on y trouve du plaisir sans se sentir dépendant. Il permet le contact et la rencontre avec l'autre. C'est un îlot de convivialité. Car ce réseau permet d'entretenir l'amitié quand les amis sont loin, les liens avec la famille quand un membre est parti à l'étranger, de partager ses photos ou de la musique très facilement. Facebook est un outil de maintien du lien social, même s'il peut parfois devenir un perturbateur de vie. Amina est une jeune femme qui est sur Facebook depuis fin 2007. Pour elle, c'est «un excellent moyen de communication pour mon travail et sur le plan personnel». Il est clair que Facebook, comme d'ailleurs Wikileaks, ont joué un rôle majeur dans ce qui s'est produit en Tunisie. C'est d'ailleurs la conviction de Lounès Guemache, responsable de publication chez TSA. Il affirme : «WikiLeaks a révélé des choses que beaucoup de gens soupçonnaient sur le clan de Ben Ali et de sa femme, notamment les pratiques de corruption et de répression. Facebook a permis de relayer ces informations dans un premier temps, puis pendant la révolte de faire circuler l'information sur le suicide du jeune chômeur de Sidi Bouzid, puis sur les autres événements.» Ce sont des outils nouveaux. On ne connaît pas encore l'impact de ces sites et leur rôle dans ce qui s'est passé en Tunisie. Des sociologues vont sans doute se pencher sur la question et faire des études approfondies. Facebook accélère à la fois la propagation de l'information, mais aussi de la rumeur. Les Etats qui ne respectent pas la liberté d'expression sont confrontés à un vrai problème à présent. Comment gérer l'internet ? Les réseaux sociaux sont de plus en plus au cœur des événements. Les manifestations et les émeutes qui ont secoué tout dernièrement l'Algérie ont aussi été «couvertes» par les réseaux sociaux. Dans les différents cybercafés du pays, on s'est rués vers la moindre information qui puisse éclairer davantage, donner des points de repère, du sens ou des explications. Les internautes veulent ainsi échapper aux grilles de lecture classiques en ayant une vision qui se veut équilibrée, gardant le lien entre les différentes dimensions de la vie.