Le séisme heureux en Tunisie qui a emporté le dictateur tunisien Ben Ali a été suivi par de nombreuses réactions des grandes capitales du monde. Le président américain Barack Obama a été le premier à saluer «le courage et la dignité du peuple tunisien». Il dit dans un communiqué de la Maison-Blanche : «Je condamne et déplore le recours à la violence contre des citoyens qui ont exprimé pacifiquement leur opinion en Tunisie et applaudis le courage et la dignité du peuple tunisien» et de saluer «une lutte courageuse et déterminée pour des droits universels». Ceci et d'appeler à la tenue d'élections libres dans un proche avenir. «Nous nous souviendrons longtemps des images du peuple tunisien cherchant à faire entendre sa voix.» Obama souligne que «chaque nation donne vie au principe démocratique à sa façon, en se fondant sur les traditions de son peuple, et les pays qui respectent les droits universels de leur peuple sont plus forts et plus efficaces». Et à John Kerry, le président de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, de noter que la fuite de Ben Ali va «avoir des répercussions bien au-delà des frontières de la Tunisie». Il estime que «les populations du Proche-Orient sont parmi les plus jeunes du monde et aspirent à un avenir libre de toute répression politique, de corruption et de stagnation économique». Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, la Russie a souhaité un retour au calme en Tunisie. «L'évolution de la situation dans la Tunisie amie est suivie avec une sérieuse inquiétude à Moscou. Nous estimons qu'il est de l'intérêt de tous les Tunisiens de ramener le plus vite possible la situation à la normalité, de rétablir la stabilité, d'éviter la confrontation, a fortiori armée.» Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a lancé «un appel sincère et amical pour que les diverses institutions et composantes de la société recherchent à travers le dialogue une issue à la situation difficile qui s'est créée ces derniers jours». Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a souligné pour sa part que «le temps est venu pour un changement profond en Tunisie». L'Allemagne et par la voix de la chancelière Angela Merkel, a plaidé pour une «véritable démocratie en Tunisie». Elle a appelé à utiliser «cette césure profonde dans l'histoire de la Tunisie comme un nouveau départ». Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a choisi, quant à lui, de condamner «la violence et nous appelons les autorités tunisiennes à faire tout leur possible pour régler pacifiquement la situation. Je plaide pour un retour rapide à l'ordre public, la retenue de toutes les parties, et pour un passage ordonné à des élections libres et équitables et une expansion immédiate des libertés politiques en Tunisie». Le chef de la diplomatie suédoise a estimé pour sa part que «les développements en Tunisie mettent subitement au centre des préoccupations les relations politiques entre l'Europe et ses voisins du Sud. La leçon tunisienne enseigne que des réformes politiques et économiques doivent aller de pair». Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a fait part des inquiétudes de son pays de ce qui se passe en Tunisie en souhaitant que la stabilité revienne dans ce pays. Le Qatar a annoncé respecter le choix des Tunisiens après la fuite vers l'Arabie Saoudite du président Zine El Abdidine Ben Ali, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. La donne tunisienne impose des changements dans la région La Ligue arabe a par ailleurs réagi en appelant «les forces politiques tunisiennes et les représentants de la société tunisienne à s'unir et à œuvrer ensemble pour parvenir à un consensus national qui permette de sortir le pays de la crise en garantissant le respect de la volonté du peuple tunisien et les intérêts suprêmes du pays». L'Egypte, et à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères, a affirmé «son respect des choix du peuple tunisien et est confiante que la sagesse des frères tunisiens les incitera à la retenue et empêchera le pays de plonger dans le chaos». Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à «un règlement démocratique de la crise en Tunisie et au respect intégral de la liberté d'expression et d'association et presse toutes les parties concernées de chercher à résoudre les problèmes pacifiquement». Les Palestiniens, populations et partis politiques ont salué samedi la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, considérant le peuple de Tunisie comme une source d'inspiration pour le reste du monde arabe. La France enfin, dit apporter «un soutien déterminé à la volonté de démocratie du peuple tunisien», affirme Nicolas Sarkozy. Une fois le dictateur parti, le président français exprime une position «en faveur du mouvement de manifestations en Tunisie». Soit une réaction imposée par la victoire du peuple tunisien sur le tyran de Carthage. La France a par ailleurs pris «les dispositions nécessaires pour que les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement, conformément à la législation. Elle est à la disposition des autorités constitutionnelles pour répondre, sans délai, à toute demande sur des avoirs tunisiens en France».