Encore une fois, les ménages font face à la pénurie de lait en sachet. Tôt le matin, après la prière du sobh, des chaînes interminables se forment au seuil des supérettes pour arracher, dans un tohu-bohu, le fameux sachet. Les gérants de café de Aïn Benian, Bologhine, Bab El Oued ou La Casbah s'en approvisionnent, disent-ils, loin de leurs communes. Certains détaillants ne sont pas alimentés par les distributeurs, alors que d'autres refusent d'être approvisionnés avec de très faibles quantités ne répondant pas aux besoins des consommateurs, car tout simplement, soulignent-ils, cela n'est pas sans créer des problèmes avec leur clientèle. Les livreurs-vendeurs avancent, pour leur part, qu'ils ne disposent pas de quotas suffisants au niveau des producteurs privés. Par ailleurs, des pères de famille sont indignés de voir certaines usines de transformation qui font dans la triche, comme l'Eurl Baya de Beni Mered, qui écoule à Alger le label de lait de vache pasteurisé à 50 DA, alors que le contenu du produit (matières grasses) répond aux caractéristiques du sachet de lait en poudre subventionné à 25 DA. Au-delà de ces perturbations, il y a lieu de s'interroger sur le rôle et le contrôle de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) sur les indélicats et véreux transformateurs laitiers qui usent de stratagèmes pour soutirer le maximum de profits, en toute impunité.