Le lait en sachet se fait encore désirer depuis quelques jours. Après la pénurie survenue avec l'Aïd El Kebir, les choses étaient rentrées dans l'ordre et les consommateurs n'étaient pas contraints de se lever à l'aube pour un sachet de lait. Mais la pénurie se fait sentir cette semaine avec le manque de ce produit alimentaire de base, dès huit heures du matin, voire dès six heures du matin dans certains quartiers de la capitale. Parfois, il est carrément introuvable, comme c'est le cas à Sidi M'hamed, à Alger, où les citoyens ont du mal à le trouver même à une heure avancée de la journée. A Bouzaréah, à titre d'exemple, un épicier affirme que le lait en sachet est distribué un jour sur deux. Ce qui est injuste, selon lui, du moment que les épiciers des autres quartiers moins isolés le reçoivent quotidiennement. «Non seulement le lait est distribué dans notre quartier un jour sur deux, mais on le reçoit vers 19 h», nous dira-t-il, ce qui ne suffit guère aux consommateurs, surtout que ceux-ci boudent, depuis quelque temps, le lait en sachet produit par les sociétés privées. «La plupart des épiciers préfèrent le lait produit par les unités étatiques Giplait, notamment par les unités de l'Onalait et Colaital, vu sa qualité supérieure aux autres marques», explique-t-il, ajoutant que mis à part la marque Bettouche, le lait en sachet produit par le privé n'est pas commercialisé en raison de son manque de consistance et son goût changeant. «Cela fait une semaine que le lait en sachet n'est pas disponible», nous dira un habitant de Sidi M'hamed. Ainsi, faute de lait en sachet, les citoyens se rabattent sur le lait en poudre, mais plus cher (plus de 250 dinars la boîte de 250 g.). «Le budget du lait a augmenté depuis ce problème de pénurie datant de deux mois», témoigne une mère de famille à Bab El Oued. Les mêmes propos ont été émis par des citoyens habitant dans les autres localités, notamment à Alger-Centre, au niveau de la rue Ben M'hidi, El Biar et Bir Mourad Raïs. Seuls les habitants de Birkhadem sont les mieux lotis, vu que l'unité de production est située dans les environs. Le CNC pointe du doigt les transformateurs Le Conseil national consultatif de la PME, par le biais de son président Zaïm Bensassi, ne nie pas que la pénurie de lait en sachet se fait sentir effectivement. Le président explique ces perturbations par l'imprécision du quota de poudre de lait mis en place par le ministère de l'Agriculture. De son côté, l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) veut réviser le quota à la baisse. Ce que les producteurs n'acceptent pas. Notre interlocuteur pointe du doigt les transformateurs de lait qui achètent la poudre utilisé pour produire le lait en sachet, sans respecter les instructions imposées par le gouvernement. Des paramètres qui ne font qu'empirer la situation. «C'est un bras de fer entre les producteurs de lait et l'Onil», nous dira M. Bensassi. Et tant que la situation demeure ainsi, les pénuries se multiplieront. On ne peut préciser quand le lait ne sera pas disponible encore une fois, mais une chose est sûre, c'est qu'à ce rythme, le lait se fera de plus en plus rare !» D'autant que l'Etat n'investit pas dans les équipements servant à transformer le lait naturel ou lait de vache, misant sur l'importation de poudre de lait. Une solution qui aurait dû être appliquée il y a longtemps, selon notre interlocuteur. Nos tentatives de faire réagir les responsables de l'Office national interprofessionnel du lait n'ont pas abouti, malgré notre insistance durant toute la journée d'hier.