Bachar Al Assad, Tayyip Erdogan et cheikh Ahmad Ben Khalifa Al Thani ont proposé une médiation syro-saoudienne. Les dirigeants syrien, turc et qatari ont plaidé hier à Damas, en faveur d'une nouvelle médiation syro-saoudienne pour résoudre la crise politique au Liban, a rapporté l'agence officielle Sana. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, l'émir du Qatar cheikh Ahmad Ben Khalifa Al Thani, et le président syrien Bachar Al Assad «ont exprimé leur attachement à une solution à la crise libanaise basée sur les bons offices syro-saoudiens afin de réaliser l'entente entre les Libanais et empêcher la dégradation de la situation», a indiqué Sana. Ils ont en outre «accueilli avec satisfaction» le report des consultations au Liban pour la nomination d'un nouveau Premier ministre — qui devaient débuter hier — «afin de permettre aux efforts politiques en cours d'aider les Libanais à trouver une solution qui réalisera les intérêts du peuple libanais et la stabilité du Liban», selon Sana. La coalition gouvernementale au Liban s'est effondrée mercredi après la démission des ministres du mouvement chiite Hezbollah. La crise a pour origine l'acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) en charge de l'enquête sur le meurtre en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Le Hezbollah, qui s'attend à être mis en cause dans l'assassinat, accuse le TSL de faire partie d'un «complot israélo-américain» visant à le détruire. La Syrie, qui soutient le Hezbollah, et l'Arabie Saoudite, qui appuie le Premier ministre Saad Hariri, ont mené des efforts, depuis l'été, en vue d'apaiser les tensions. Mais les deux pays, confrontés à une impasse, ont décidé de mettre fin à leurs tentatives de médiation, avaient indiqué le 12 janvier des diplomates à New York. Le roi d'Arabie saoudite Abdallah a dit au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et à d'autres interlocuteurs à New York qu'il mettait fin à ses efforts, selon un diplomate. La Syrie a également fait savoir qu'elle ne pouvait pas faire plus, avait indiqué un autre diplomate. Dimanche soir, le président français Nicolas Sarkozy a proposé la création d'un «groupe de contact» de pays qui seraient prêts à mettre en commun leurs efforts pour aider le Liban à surmonter sa crise. Avant de quitter la Turquie pour Damas, M. Erdogan avait déclaré qu'il comptait participer à ce «groupe de contact». Ban Ki-Moon répond à Nasrallah Dans le même ordre d'idées, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé hier à ne pas «politiser» l'action du TSL, au centre d'une polémique qui a provoqué la chute du gouvernement. «Personne ne devrait politiser l'action du TSL. Le processus judiciaire ne devrait pas être lié au débat politique», a affirmé M. Ban lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi. «Dans ce contexte, je souligne la nécessité de maintenir le calme et de respecter les lois et la Constitution», a ajouté le secrétaire général de l'ONU. La coalition gouvernementale s'est effondrée le 12 janvier à la suite de la démission des ministres du puissant parti chiite Hezbollah et de ses alliés. Cette crise a pour origine l'acte d'accusation du TSL, chargé de l'enquête sur le meurtre en 2005 de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. «Il est important de ne pas anticiper le résultat de l'enquête» du tribunal de l'ONU, a encore dit le secrétaire général. Le Hezbollah, qui s'attend à être mis en cause dans ce meurtre, a fait pression en vain sur le Premier ministre Saad Hariri, fils de Rafic, pour qu'il désavoue cette institution. Son secrétaire général Hassan Nasrallah a averti dimanche soir qu'il se «défendrait» contre toute charge. L'acte d'accusation a été remis lundi par le procureur du TSL au juge de la mise en état, au siège du tribunal, près de La Haye, selon une agence de presse libanaise. Le secrétaire général a tenu à souligner «son appui total au travail indépendant du TSL», crée par l'ONU en 2007, affirmant qu'il avait sa «pleine confiance».