«L'armée a renforcé sa présence dans plusieurs points de la capitale et des écoles ont fermé par crainte de violence» Le Liban, et tout le Moyen Orient, est sur le qui-vive. La classe politique retient son souffle. Elle demeure suspendue au verdict final dont l'approche de l'annonce fait craindre le pire dans un pays où plane, à ce jour, le spectre de la guerre civile. Après avoir remis, lundi dernier, l'acte d'accusation au juge de la mise en état sur l'affaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafik Al Hariri et dont le Hezbollah serait le principal visé, le procureur du Tribunal sur le Liban (TSL), Daniel Bellemare, pour tempérer la tension qui est montée d'un cran ces jours-ci, a mis en garde, hier contre « toute spéculation sur le contenu confidentiel de l'acte d'accusation dans l'enquête, première étape, soutient-t-il, va vers la fin de l'impunité au Liban». «Toute spéculation, assure M. Bellemare dans une déclaration enregistrée au TSL, à Leidschendam, près de La Haye, sur le contenu de l'acte d'accusation serait contre-productive». Contre-productive est le moins que l'on puisse dire au regard des derniers développements de la scène politique libanaise, marqués notamment par la démission des ministres du parti chiite de Nasrallah, synonyme de la chute du gouvernement Al Hariri, et surtout de la détermination de l'opposition à en finir avec ce dernier, qu'elle accuse de connivence avec les Américains dans l'affaire du TSL. Situation tendue à Beyrouth. L'armée a renforcé sa présence dans plusieurs points de la capitale et des écoles ont fermé par crainte de violence après une brève apparition de jeunes non armés dans les rues, selon des sources concordantes, cette tension intervenant en pleine crise politique au Liban. Aux yeux du procureur du TSL, institution dont la neutralité est vivement contestée par le Hezbollah et ses alliés pour être « un outil de pression» parmi tant d'autres, qu'Occidentaux et sionistes utilisent pour en finir avec la résistance, il s'agit d'une «première étape sur la route qui mène à la fin de l'impunité au Liban». Lundi, le président syrien Bachar Al-Assad, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et l'émir du Qatar cheïkh Ahmad ben Khalifa al-Thani ont exprimé leur attachement à une solution à la crise libanaise basée sur les bons offices syro-saoudiens afin de réaliser l'entente entre les Libanais et empêcher la dégradation de la situation.