Les villageois sont durement pénalisés par l'insuffisance de la couverture sanitaire. Le projet de raccordement au gaz naturel n'est toujours pas lancé. Le village d'Aït Abdelmoumène, dans la commune de Tizi n'Tléta, à 30 km au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, est dans le dénuement. Ce hameau qui compte plus de 8 000 habitants, accuse un retard criard en matière de développement. A commencer par l'insuffisance de la couverture sanitaire. La seule unité de soin disponible est mal équipée, malgré la présence d'un médecin et de deux infirmiers. Pour un simple vaccin, les citoyens doivent se rendre à la polyclinique de Tizi n'Tléta, une localité distante d'au moins 8 km. A ce sujet, un chef de famille fera remarquer, dans un air plein d'amertume : «Il y'a quelques années, nos enfants sont vaccinés dans notre unité de soins. Aujourd'hui, nous sommes obligés de nous rendre à Tizi n'Tléta. Cela nous coûte des frais et nos bébés sont exposés au risque de maladies, surtout en cette saison hivernale». La réalisation en cours d'un foyer de jeunes et d'une aire de jeux semble s'éterniser. Du coup les jeunes sont livrés à eux-mêmes et l'insécurité fait son apparition avec fréquemment des vols et des agressions. D'ailleurs au début du mois de décembre, les comités de villages ont appelé à une journée de grève générale pour dénoncer la latence des autorités concernées et réclamer plus de sécurité. Au manque de sécurité, de couverture sanitaire et d'espaces pour les jeunes, s'ajoute le problème d'insalubrité. Les décharges sauvages et les différents points de chute de déchets ménagers se comptent par dizaines. La collecte de ces déchets étant insuffisante, la benne-tasseuse ne passe qu'une seule fois par semaine. Quant aux décharges qui se trouvent à proximité des établissements scolaires (école primaire de Tassoukit et le CEM.1), leur délocalisation est reléguée aux calendes grecques. Le bureau de poste est fermé depuis son cambriolage en avril dernier, alors que le réseau de la téléphonie fixe a été également vandalisé et ses câbles volés. Le projet de raccordement au gaz naturel n'est toujours pas lancé. Les citoyens commencent à perdre espoir de voir un jour leurs foyers alimentés en cette commodité qui leur permettrait d'en finir avec les tracas du gaz butane et de sa cherté. Rappelons qu'une bonbonne de gaz revient au consommateur à 220 DA chez les détaillants. «Le projet du gaz naturel est pratiquement oublié. Nous sommes contraints de vivre encore un hiver dans le froid. Les responsables concernés doivent déterrer ce projet», tonne un villageois. Il faut signaler également que les coupures de courant électrique sont fréquentes dans ce village. Au quartier Nador dans le même village, les habitants ont pris l'habitude de vivre dans le noir. Pourtant le projet est bel et bien achevé, mais une opposition bloque ce projet depuis des années. A ce sujet, le P/APC dira «qu'en ce qui concerne le gaz naturel, les travaux commenceront à partir de 2012 ou 2013. Pour l'aire de jeux, nous allons lancer incessamment la deuxième tranche. Quant au foyer de jeunes de Tassoukit, les travaux sont toujours en cours et devraient s'achever au courant de l'année 2011». Concernant le volet sécuritaire, le maire a indiqué que «les services concernés sont en train d'effectuer des randonnées à travers tout le douar Ait Abdelmouméne. Le problème de ramassage des ordures ménagères, nous faisons avec les moyens de bord. Néanmoins, ces moyens ne nous permettent pas d'assurer une collecte régulière. Pour ce qui est du téléphone fixe, la construction d'une niche est en voie d'achèvement pour sécuriser le matériel d'Algérie Télécom. Cette dernière est appelée à rétablir le réseau», nous dira encore le chef de l'exécutif communal.