L'initiative du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de marcher à Alger est relativement appréciée par les partis politiques. «Ni l'interdiction officielle de la marche, ni les intimidations, ni les moyens hors du commun mis en œuvre pour la saboter n'ont eu raison du courage des milliers d'Algériens venus participer à cette manifestation», observe le PLD, qui dénonce «les méthodes utilisées par un pouvoir dont le but principal est de tenter de museler toute expression citoyenne et de perdurer en croyant pouvoir écraser à jamais toute manifestation populaire par la violence». Le PLD s'est engagé avec le RCD pour élargir la concertation à toutes les forces vives de la nation pour impulser une transition démocratique. De son côté, le FLN, par la voix de son chargé de communication, Aïssi Kassa, ne comprend pas pourquoi le RCD qui n'a pas eu l'autorisation de marcher à Alger s'est mis de manière délibérée en infraction avec la loi : «L'initiative du parti de Saïd Sadi s'inscrit en toute vraisemblance dans une perspective de confrontation et toutes les actions qui s'inscrivent dans cette logique seront vouées à l'échec», fera remarquer M. Aïssi. Le FLN est convaincu que le RCD cherche un coup médiatique destiné à la consommation externe. La crise qui secoue l'Algérie interpelle le MSP, mais étant partie prenante de l'Alliance, il doit jouer la carte de l'apaisement. Mokri estime qu'un parti politique n'a pas pour vocation de critiquer une initiative émanant d'une autre formation politique. «Chaque parti est libre de prendre les initiatives qu'il juge utile et la classe politique a le droit de travailler et d'agir. Elle a le droit d'appeler à des marches pacifiques, mais pour y arriver, le gouvernement doit lever l'état d'urgence», a soutenu M. Mokri. Djemaï, du même parti, affirme qu'au MSP, ils ne sont pas contre les initiatives qui tendent à déverrouiller le champ politique et médiatique, mais ils sont contre celles qui vont dans le sens de la confrontation. Le MSP opte pour une troisième voix qui est celle du dialogue. M. Hdibi, porte-parole d'Ennahda, abonde dans le même sens. Il demande la levée de l'état d'urgence pour permettre aux partis politiques, aux syndicats et à la société civile d'activer en toute liberté et dans la quiétude. «Le RCD a le droit d'appeler à une marche, mais tant que l'état d'urgence est décrété, ni le RCD ni les autres partis ne peuvent agir librement. Toutefois, l'opposition doit assumer ses responsabilités.»