A l'instar d'autres quartiers populaires de la commune, la cité «La Montagne» manque de commodités devant améliorer le cadre de vie de ses habitants. La commune de Bourouba est l'une des communes de la capitale qui regorge le plus de quartiers populaires. La localité est à vrai dire constituée exclusivement de pâtés de maisons aux allures grouillantes et tentaculaires. PLM, La Faïence, la cité d'Urgence, Dessoliers, Boubsila, etc. sont les archétypes des cités populaires et populeuses. La vallée où est perchée la cité La Montagne est cependant l'exemple le plus frappant. La cité forme un véritable microcosme où le développement semble s'être définitivement arrêté, somnolant dans une léthargie programmée. En empruntant, à partir des rails du chemin de fer, l'un des principaux accès au quartier, la cité La Montagne s'offre à ses hôtes en arborant une disposition désordonnée. Des milliers de maisons se juxtaposent les unes aux autres, tels des éléments d'un puzzle qui envahissent toute la colline. Ces mansardes brandissent sur un ton cohérent sont toutes surmontées d'antennes paraboliques, un moyen de s'évader sans doute de ce triste environnement à foison. A l'intérieur de l'agglomération, des ruelles, telles des veines d'un corps malade, quadrillent la vallée pour confluer aux abords de Bachedjarrah. Le quartier grouille d'enfants qui jouent avec une inconscience due à leur âge. Les plus âgés, eux, sont adossés aux murs, une tasse de café à la main. Plusieurs d'entre eux nous ont affirmé qu'ils vivent dans des conditions lamentables. «Nous vivons à 10 dans un trois pièces, l'aîné de mes frères est marié avec deux enfants à charge», affirme Rafik, un jeune qui passe le plus clair de son temps en dehors de la maison. «Chez-moi, faute d'espace, je suis contraint de rester dehors des journées entières. Je ne rentre que pour dormir», ajoute-t-il. En engageant la conversation avec ces jeunes, il s'avère qu'ils vivent les mêmes problèmes. Le taux de chômage est très élevé dans cette cité et touche de plein fouet la frange juvénile. Ces derniers se reconvertissent dès l'adolescence en vendeurs informels. La rue principale de la commune pullule de ces jeunes vendeurs qui proposent aussi bien des fruits et légumes que de l'habillement et des ustensiles de cuisine. Nous apprendrons d'eux que la plupart étaient installés à Bachedjarrah, mais le marché informel ayant été éradiqué, ils ont dû se rabattre sur leur quartier. Le président d'APC, Zoheir Maâtoug, avec qui nous avons soulevé tous ces problèmes nous dira : «En vue d'éradiquer le commerce informel, la municipalité a prévu de recaser ces jeunes dans un marché de proximité nouvellement réalisé.» Le marché en question se trouve aux abords de la RN 36 et compte près de 200 étals. Par ailleurs, la commune dépourvue des services qui éviteraient les déplacements de ses habitants, tels qu'un bureau de poste, une antenne de la Seaal et de Sonelgaz. «Nous avons établi une fiche technique pour la concrétisation de ces projets dans un avenir proche», assure le maire. Un bureau de poste flambant neuf vient d'être réceptionné au profit de la population locale, mais «il se trouve que ce bureau de poste est situé beaucoup plus dans le périmètre de Bachedjarrah que dans celui de Bourouba», déplore un citoyen. La commune, qui se dote au fur et à mesure de structures devant répondre aux attentes de ses citoyens, semble paradoxalement, pour réaliser les projets, connaître des lenteurs déconcertantes. Par ailleurs, le président de l'APC assure encore que la municipalité a prévu pour l'année 2011 la mise en œuvre d'un programme ambitieux au profit de la commune. «En plus de ce qui a été réalisé durant les trois dernières années, le conseil municipal prévoit le lancement de plusieurs projets pour la commune, notamment en matière d'assainissement, de renforcement de l'éclairage public et de voirie. Il est question également, dans le cadre de ce programme, la réalisation de nouvelles structures scolaires, éducatives et culturelles», conclut notre interlocuteur.