Les cités PLM, La Faïence, d'Urgence, Diar El Afia, Vidal, Boubsila ou encore La Montagne, voilà bien des noms de quartiers qui se trouvent dans la commune de Bourouba dont la densité est des plus élevées de la capitale. Comptant une population de près de 85 000 habitants, la commune de Bourouba s'étend sur une superficie qui avoisine seulement les 339,1 ha, cela illustre le phénomène de la surpopulation dans cette région de l'Algérois. Ces quartiers sont situés majoritairement sur une colline abrupte et escarpée qui commence à la gare ferroviaire d'El Harrach. On peut y voir de la voie ferrée le nombre impressionnant d'habitations perchées sur le flanc de la colline qui n'est cependant relié à l'autre versant de la ville d'El Harrach que par une petite passerelle qui donne accès à une route montante. Cela laisse toutefois l'observateur perplexe quant au nombre impressionnant de maisons ainsi entassées dans une superficie aussi réduite. En somme, une toute autre vision de la capitale s'offre à vous dès lors que ce « microcosme » est franchi. Le temps semble s'y être arrêté ainsi que toute forme de progrès. « La commune a été créée lors du découpage administratif de 1984, les quartiers de la rive gauche faisaient alors partie avant cela des communes d'El Harrach et de Hussein Dey », dira le secrétaire général de l'APC. Et d'ajouter : « La commune de Bourouba, nouvellement créée, n'a hélas pas beaucoup d'entrées d'argent, mis à part les subventions de l'Etat. » La commune n'a aucune « rente » fiscale. Les quelques usines et ateliers, qui étaient opérationnels dans un passé récent, ont été fermés pour des raisons de non-rentabilité. « Il est impossible pour la commune de vivre uniquement du budget communal, il faut à cet effet recourir à la création de nouveaux espaces économiques qui permettront plus d'entrées en termes de fiscalité », soutient le même responsable. La situation vécue par la majorité des jeunes de la commune, faute de structures devant les soustraire à la rue et au chômage, n'est pas très enviable, ils sont réduits à l'exercice d'un certain nombre d'activités qui sont propres à cette région. Les jeunes de la cité PLM ou ceux de La Faïence ou de la cité d'Urgence ne manquent guère d'imagination. Pour s'en sortir, ils ont créé des activités lucratives dites de la « débrouille », comme le troc d'ustensiles de cuisine contre des effets vestimentaires usagés qu'ils revendront par la suite au marché « Delala ». Ces activités, qui ne manquent cependant pas d'ingéniosité, démontrent à quel point la population locale est réduite à la mal vie et au dénuement. Ces quartiers de la capitale sont tombés dans la déliquescence ces dernières années et sont oubliés par les pouvoirs publics. Il est temps que les instances chargées du développement local se penchent sur le cas de la commune de Bourouba, qui reste l'une des communes les plus déshéritées de la capitale.