Certains quartiers populaires de la capitale sont aisément assimilables à des ghettos tant ces lieux sont marqués par une indigence qui saute aux yeux. Alger n'a de ce fait pas su échapper au paramétrage qui stratifie les grandes villes du tiers-monde, en localités prospères et d'autres déshéritées. Une dichotomie constante s'est installée dans la cité, si bien que certains quartiers de la capitale ont concentré les pauvres et rendu visible la pauvreté, d'autres au contraire ont donné libre cours à l'émergence ostentatoire du faste et de l'aisance. Ces deux microcosmes se côtoient certes, mais ne font pas bon ménage, ils arborent en fait une intolérance avérée l'un envers l'autre. Des fractions entières de la ville affichent ainsi des allures de paupérisation burinée au fil du temps dans la conscience collective et érigée en culture locale. Le chômage, l'échec scolaire, la délinquance, le manque de structures de loisirs, etc., sont le lot quotidien de ces ghettos où les efforts devant apporter des améliorations sur le cadre de vie de ses habitants semblent prendre une pause prolongée. Les pouvoirs publics, dans la perspective d'atténuer le dénuement de ces laissés-pour-compte, réalisent toutefois des travaux dans ce créneau mais ils ne sont à dire vrai que du simple replâtrage, conjoncturel de surcroît. Paradoxalement, ces mêmes responsables s'engagent dans des lieux plus nantis à faire du bon travail en ajoutant aux privilégiés de ces quartiers « huppés » davantage de commodités et plus de prospérité. Cette situation est remarquable dans certaines communes de l'Est algérois. Des quartiers subissent de véritables liftings à longueur d'année, d'autres ne suscitent aucunement d'intérêt. A Tamentfoust, dans la commune d'El Marsa, il n'est point difficile de s'en rendre compte. Des quartiers, tels que Chemin des ruines ou encore le lotissement du Fort turc, sont constamment époussetés, tandis que croupissent dans l'indifférence la plus totale des quartiers à forte densité populaire, tels que Coco Plage ou encore la cité Cosider. L'établissement de priorités en matière d'aménagement urbain n'est sous nos latitudes pas de mise hélas !