Dans une de nos récentes éditions, nous faisions état du risque de fermeture qui pesait sur l'école primaire du village Toudder, dans la commune de Bouhamza. Ce qui n'était alors qu'une appréhension unanimement partagée a, hélas, pris corps ces dernières semaines. Une réalité d'autant plus amère que le primaire de Bouhitem, un village voisin, lui a emboîté le pas, en mettant, lui aussi, la clef sous le paillasson. «Deux écoles qui ferment en même temps, ça ne s'est jamais produit dans toute la région d'Ath Aidel depuis l'indépendance, ce qui n'augure rien de bon», fait observer Nacer, un éducateur de Bouhamza. C'est, pour ainsi dire, le solde de tout compte de la fonction éducative dans ces deux villages reclus, où les écoles représentaient le seul témoin de la présence de l'Etat. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les parents d'élèves concernés, en quête, nous dit-on, de meilleurs conditions de scolarité pour leurs enfants, ont appelé de leurs vœux ces fermetures.«A quoi bon maintenir ouverte une école si le minimum n'est pas assuré pour l'enfant scolarisé ?», s'interroge Abdellah, un parent d'élève du village Bouhitem. Et un autre parent du village Toudder de renchérir: «Que peuvent apprendre les élèves quand plusieurs niveaux pédagogiques sont réunis dans une même salle de classe, quand l'instituteur de langue arabe assure en même temps l'apprentissage du français, alors qu'il n'est pas qualifié pour le faire et quand le responsable de l'établissement cumule les fonctions de directeur et d'enseignant ?». Au niveau de l'Inspection de l'éducation de Seddouk, dont dépend la commune de Bouhamza, ont nous apprend que les élèves des écoles fermées, 19 au total, ont été transférés à l'école du village Mahfouda, distant de quelque 8 km. «Le transport des chérubins est pris en charge par l'APC de Bouhamza, qui a mis un bus à leur disposition. Quant au staff pédagogique des écoles fermées, il a été muté dans d'autres établissements», nous a fait savoir un responsable de l'Inspection.