Le phénomène des écoles qui ferment dans la daïra de Bouzeguène, pour insuffisance d'élèves, risque encore de se poursuivre dès l'année prochaine. Cette situation d'écoles qui ferment au niveau des communes d'Aït Zikki, de Bouzeguène, d'Idjeur, et d'Illoula Oumalou, est causée, en partie, par ces parents qui, parfois sans aucune raison, préfèrent inscrire leurs enfants en dehors des écoles de leurs villages, dans des écoles un peu plus éloignées. Il arrive aussi que beaucoup d'autres parents retirent leurs enfants, même après deux ou trois années de scolarité à l'école du village, pour les réinscrire dans un autre établissement. Des exemples édifiants ont conduit à la fermeture des écoles touchées par ce flux migratoire. L'école du village d'Ibouyesfène a été fermée parce que plus de la moitié des villageois ont inscrit leurs enfants à l'école de Bouzeguène-centre. Celle d'Aït Sidi Amar Oulhadj a été aussi fermée parce que beaucoup d'enfants fréquentent les écoles de Sahel et de Bouzeguène-centre. Aujourd'hui aussi, de nombreux enfants de Bouzeguène-village rejoignent chaque matin celle de Bouzeguène-centre. Mais la situation la plus critique est celle de l'école d'Ihitoussène qui risque dès l'année prochaine de mettre les clés sous le paillasson. Des enfants habitant à un pas de l'école du village, poursuivent leurs scolarité à Bouzeguène-centre et même à Aït Ferrach. Dernièrement, les parents ont été priés de chercher une école pour leurs enfants de troisième année. Les cinq enfants qui n'ont pas arrêté de pleurer depuis, ont accompli une scolarité assez singulière, depuis l'année dernière, par manque d'instituteur. Durant presque toute l'année, ils ont été mis dans la classe des enfants du préscolaire, une classe à deux niveaux, au lieu de suivre leur programme le plus normalement du monde. Les parents d'élèves, reçus à l'inspection primaire, ont été priés de laisser leurs enfants dans leur école. Les parents ont exigé la nomination d'un instituteur en urgence pour éviter que leurs enfants revivent la même situation que l'année dernière. Mais pour cela il faudrait ouvrir, obligatoirement, un poste budgétaire. Ce qui n'est pas possible, selon l'inspection primaire. Il faudrait attendre le recrutement, peut-être, d'une enseignante du pré-emploi payée par la direction des affaires religieuses de Tizi Ouzou. Mais comment mettre un terme au flux migratoire des élèves qui entraine des surcharges de classes dans certaines écoles centrales alors que les écoles de leurs villages se vident. Les directeurs des écoles surchargées n'ont pas de prérogatives pour refuser l'inscription d'un quelconque enfant venant de l'école voisine. Faudrait-il, alors, exiger un certificat de résidence précisant le périmètre d'habitation ? Ou alors, donner instruction aux directeurs afin de refuser une inscription aux enfants venant des villages qui disposent d'écoles. La daïra de Bouzeguène a déjà enregistré la fermeture de nombreuses écoles primaires.