28 janvier 1997, 28 janvier 2011. Quatorze ans déjà sont passés après l'assassinat, par des intégristes islamistes, de Abdelhak Benhamouda, dans l'aire du parking de la maison du peuple à Alger. Quatorze ans après, l'ombre du grand syndicaliste, ancien patron de l'UGTA, plane toujours sur la centrale syndicale. La mémoire de l'ex-instituteur de Constantine rôde toujours dans les arcanes de la maison du syndicat qui porte son nom, une bâtisse étrangement silencieuse en cette période commémorative. Il est vrai que la célébration du 14ème anniversaire de la disparition du défunt intervient cette année dans un contexte particulièrement tendu, marqué notamment par la fragilisation de la centrale syndicale, l'érosion des effectifs, mais surtout un bicéphalisme de l'UGTA de Constantine, et ce depuis la dernière décision du locataire de la maison du peuple, Abdelmadjid Sidi Saïd, d'écarter le secrétaire de wilaya, Abdelkader Mehdi, et de mettre en place une commission transitoire chargée de préparer le congrès de wilaya. Une telle décision, au demeurant qualifiée d' «arbitraire», n'a pas été du goût du concerné et de ses partisans, incitant les pro-Mehdi à mener une campagne pour contrer tout ce qui est entrepris par l'équipe placée par Sidi Saïd. Résultat: deux grosses tendances s'entre-déchirent et chacune se présente comme étant légitime. Partant, les entreprises publiques se retrouvent, souvent, au centre de ces querelles syndicalo-syndicales, comme c'est le cas au niveau de la société de l'eau et de l'assainissement de Constantine (Seaco), où deux sections syndicales antagonistes revendiquent la légitimité. Des cas similaires sont signalés dans d'autres établissements, notamment au niveau d'une structure sanitaire. C'est donc dans cette ambiance de clivage que les syndicalistes de Constantine vont célébrer… séparément, le 14ème anniversaire de la disparition tragique de celui qui avait fait de la réunification des rangs son leitmotiv.