Omar SouleÏmane. Vice-président : L'autre pilier solide du régime L'opinion publique est médusée ! C'est le «tout-puissant» chef des Renseignements égyptiens, Omar Souleïmane, qui devient vice-président de Hosni Moubarak. Il est l'homme des dossiers les plus sensibles sur lesquels est engagé l'Etat d'Egypte, dont le conflit israélo-palestinien et la réconciliation interpalestinienne. Il est le «coopérant» préféré des Américains et des Israéliens sur les questions de sécurité et du contre-espionnage. Il éprouve une haine rougeâtre pour les islamistes, ce qui entrave, dit-on, le cours des négociations avec le Hamas palestinien. Il s'était déclaré depuis toujours opposant acharné à la mainmise du Hamas sur la bande de Ghaza, mais il n'a pu dissimuler aussi sa frustration de voir Israël faire capoter, à maintes reprises, plusieurs accords avec la partie palestinienne. La situation s'est ainsi brusquement retournée, hier, tel un voilier qui chavire sans qu'on puisse agir. C'est cet homme des Moukhabarat Al Amma, Omar Souleïmane en l'occurrence, qui risque de devenir le successeur de Hosni Moubarak. Cet ex-pilote de l'armée de l'air égyptienne semble ne plus avoir le contrôle sur son avion. Quand Omar Souleïmane accepte de sortir de l'ombre, c'est pour assumer des missions à la fois très officielles et très difficiles. Il était jusqu'ici l'homme indispensable pour Hosni Moubarak. A Addis Abeba, le 26 juin 1995, Omar Souleïmane avait épargné le pire à Hosni Moubarak lorsqu'il fut victime d'une embuscade meurtrière, alors qu'il était en route pour un sommet africain. Son expérience est acquise lors des deux guerres de 1967 et 1973 contre Israël. Sur le terrain des «opérations», on le décrivait comme étant le «génie» incontesté de l'artillerie. Omar Souleïmane est né le 2 juillet 1936 à Qena, en Egypte. Depuis 1993, il tenait d'une main de fer le plus puissant service de renseignement égyptien. Sa carrière a pris, dès son jeune âge, les couleurs d'un militaire «doué» et d'un diplomate en charge des missions spécifiques et sensibles. En 1954, alors qu'il a 19 ans, il débute une carrière de militaire en poursuivant des études supérieures à l'Ecole militaire du Caire. Mais il se colle rapidement une deuxième aile en s'élançant dans des études de maîtrise en sciences politiques.
Ahmed Chafic. Nouveau Premier ministre : Un vieux copain de l'aviation
Le ministre de l'Aviation, le général Ahmad Chafic, a été chargé, hier, de former le gouvernement égyptien par décret du président Hosni Moubarak. Il succède ainsi à Ahmad Nadhif qui a accepté de déposer auprès de la présidence égyptienne la démission de son gouvernement, sur demande du président Moubarak. Il semblerait que Ahmad Chafic soit une personnalité généralement appréciée au sein de l'élite égyptienne, y compris de l'opposition. Mais le retour des chasseurs de l'air au pouvoir fait craindre à certains Egyptiens une remise en cause pure et simple du projet démocratique. Ahmed Chafic, ancien commandant de l'armée de l'air, occupait depuis 2002 le poste de ministre de l'Aviation. De 1996 à 2002, il était chef d'état-major de l'armée de l'air égyptienne. C'est une vieille histoire qui revient, car on raconte que le nouveau Premier ministre avait déjà servi sous les ordres de Hosni Moubarak quand ce dernier était aux commandes de l'aviation militaire égyptienne. Ahmed Chafic est réputé aussi fort proche de la famille Moubarak, dont la très influente Suzanne Moubarak, épouse du président égyptien. Cependant, faut-il rappeler que le successeur de Ahmad Nadhif a été évoqué à plusieurs reprises comme étant un éventuel successeur au président Moubarak en cas de vacance du pouvoir. Ahmed Chafic était considéré jusqu'ici comme un commis de l'Etat, loin des affaires politiques. Mais certains observateurs n'hésitent pas à le placer dans le noyau des plus proches de la famille Moubarak, bénéficiant de plusieurs largesses au sein du régime. Ahmed Chafic est né en 1941 au Caire. Diplômé de l'Académie d'aviation en 1961, il occupe le poste d'aviateur et participe à toutes les guerres dans lesquelles est engagée l'Egypte. Il est également diplômé de l'Ecole supérieure des armées de Paris. Pendant deux années, de 1984 à 1986, il a occupé le poste d'attaché militaire à l'ambassade d'Egypte à Rome.