L'avocat Abdelmadjid Sellini a évoqué hier, lors de l'assemblée générale du syndicat, l'affaire de l'emblème national brûlé par des avocats égyptiens à l'issue du match Algérie-Egypte en novembre 2009. Elle était houleuse l'assemblée générale ordinaire, deuxième du genre, organisée hier par l'ordre des avocats d'Alger. Dans une salle archicomble, maître Sellini, bâtonnier d'Alger, a longuement parlé du statut particulier de l'avocat qui se trouve actuellement au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce projet, estime Sellini, garantit 80% des droits de la défense. «Je suis un rebelle. Je me suis battu pour sauver le maximum. Cela fait dix ans que nous travaillons sur ce projet qui est passé par plusieurs étapes. Un groupe de travail composé de nos aînés a élaboré le texte qui est, à mon avis, une référence qui nous servira comme outil de travail», a soutenu Sellini qui précise que certains points importants n'ont pas été retenus par le ministère de la Justice lors de la présentation du projet en question. «J'ai fait de mon mieux. Lorsqu'il s'agit de principe, vous savez que je ne marchande pas. Seulement le bâtonnat à lui seul face au ministère de la Justice n'a pas pu régler certains points tels que l'annulation de la disposition portant sur la procédure civile dont l'outrage devient incident…», a regretté le conférencier. Notons qu'avant d'être accepté par les représentants des avocats, certains articles contenus dans le projet, avaient soulevé une vaste protestation des robes noires à travers le territoire national, ce qui a poussé le conseil national de l'Union nationale de l'ordre des avocats à appeler à leur suppression, notamment les articles 10 et 24 du projet. Et sur ce point, les avocats ont eu gain de cause. L'article 10 stipule que le retrait d'un avocat d'un procès est considéré comme faute grave et qui peut conduire à sa suspension. L'article 24, quant à lui, tel qu'il était contenu dans le projet, stipule que «lorsqu'une juridiction estime que l'avocat a failli à ses obligations professionnelles, le procureur général en informe le bâtonnier afin de prendre des mesures disciplinaires adéquates. Le bâtonnier peut, dans un délai d'un mois, soit classer l'affaire, soit saisir le conseil de discipline». S'agissant de l'éventualité de demander des comptes à un avocat dans le cadre de l'exercice de sa fonction, Sellini pense qu'il est inadmissible de poursuivre des avocats par des plaintes ayant une relation directe avec l'exercice de la profession. «Je ne nie pas que des avocats ont commis de graves erreurs. Toutefois, avant d'aller vers cette pratique il y a un conseil de discipline qui doit se pencher sur ce problème. J'ai haussé le ton», a affirmé Sellini. Cette dernière phrase a sorti de sa réserve maître Chaoui qui demande à Sellini de cesser d'utiliser le «je» et les mots flatteur. «Qu'en est-il de la réforme de la justice ? Vous être complice avec le département de Belaïz», a lancé Me Chaoui. Les deux personnages ont failli arriver aux mains, n'était l'intervention rapide de l'assistance. En reprenant les travaux, Me Sellini a évoqué l'affaire de l'emblème national brûlé par des avocats égyptiens à l'issue du match Algérie-Egypte. «Les services de la Présidence m'ont chargé personnellement de former une équipe pour se déplacer en Egypte afin de défendre la dignité de l'Algérie. Je connaissais parfaitement le fonctionnement de l'Union des avocats arabes. Nous avons préparé un dossier de presse qui rétablit les faits», a expliqué Sellini. Une fois dans la salle de réunion, le syndicat d'Alger s'est retiré de l'union. «C'est à l'honneur de la corporation de défendre la dignité de notre pays», a déclaré Me Sellini. Par ailleurs, les projets de la maison de l'avocat et de la formation des avocats ont été également évoqués.