Maître Sellini qualifie d'« allégations mensongères » et de « diffamation » les accusations portées contre lui sur la dilapidation de l'argent des cotisations des avocats. Les premier et second tours des élections pour le renouvellement du conseil de l'Ordre des avocats d'Alger sont fixées aux 12 et 19 mars prochain. Telles sont les dates communiquées hier par le président du conseil de l'Ordre des avocats d'Alger sortant, maître Abdelmadjid Sellini, qui précise qu'il a été procédé dans ce cadre à la réactualisation du tableau des avocats. Me Sellini est revenu, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège du bâtonnat d'Alger, sur les conséquences de l'annulation des résultats des dernières élections du conseil de l'Ordre. Le 13 janvier dernier, le Conseil d'Etat avait annoncé l'annulation de l'élection des membres du conseil de l'Ordre des avocats d'Alger, organisée en février 2008. Cette décision était motivée par les divers recours introduits par la partie plaignante, constituée de Me Chaoui, candidat à cette élection et d'autres avocats, remettant en cause la « régularité des différentes étapes de ce scrutin, dont les conditions de préparation, de déroulement et de proclamation des résultats sont entachées de fraude ». Ce que les candidats élus ont rejeté en bloc, affirmant que le vote « a eu lieu dans de bonnes conditions de transparence ». C'est ainsi que revenant sur cette décision du Conseil d'Etat, Me Sellini a tenu à souligner que celui-ci (le Conseil d'Etat) « ne dit nullement dans sa décision que c'était pour le motif de bourrage ou de fraude » de ces élections. Selon lui, le Conseil d'Etat a juste précisé qu'« il fallait mettre à la disposition des magistrats le tableau des avocats 21 jours avant l'élection ». « Ce que nous avons pourtant respecté », estime Me Sellini, qui insiste sur le fait que « l'enregistrement du tableau des avocats au niveau du ministère de la Justice avait été fait dans les délais », citant la date du 20 janvier 2008. En somme, pour le bâtonnier d'Alger, « c'est une annulation dans la forme qu'a rendue le Conseil d'Etat ». Cela étant, Me Abdelmadjid Sellini était, hier, dans tous ses états. « Ces gens qui n'arrêtent pas de discréditer le corps des avocats, a-t-il dit, sont un groupuscule d'anti-droit. » Me Sellini fait allusion, sans les nommer, aux avocats contestataires qui ont porté l'affaire devant le Conseil d'Etat. A ses yeux, ceux-là « veulent nuire à la profession ». Car, pour lui, « il est impensable et inimaginable qu'on puisse douter qu'un non- avocat puisse venir voter pour un élu ». Me Sellini invite, par ailleurs, ses adversaires « à avoir de la décence et respecter au moins la décision du Conseil d'Etat ». Il est à noter que les avocats contestataires exigent, pour l'instant, l'installation d'une commission indépendante pour superviser les prochaines élections du barreau d'Alger. Alors que Me Sellini persiste et signe que « c'est le conseil de l'Ordre des avocats sortant qui prépare les élections ». A ce titre, Me Sellini demande aux anciens bâtonniers d'élire le Conseil. S'exprimant, par ailleurs, sur les accusations portées contre lui quant au détournement de l'argent des cotisations, Me Sellini est catégorique. « Je mets au défi quiconque de me donner des preuves que l'argent des cotisations a été dilapidé », a-t-il dit. Se sentant peut-être touché dans sa dignité, Me Sellini estime que « c'est insensé d'avancer ce genre d'allégations mensongères. C'est une diffamation. Je ne suis pas opportuniste ». Et de se défendre : « Qu'ils ne nous donnent pas de leçons de morale. Qu'ils aillent avant tout payer leur dette auprès de la CNEP. »