Il n'y aucun texte de loi interdisant les marches dans la capitale», a déclaré le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Mustapha Bouchachi. Réagissant aux déclarations du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, qui, dans une interview à notre confrère Liberté, «avait réaffirmé la décision des autorités d'interdire les marches à Alger», notre interlocuteur relève le caractère «illégal de cette mesure». «Je pense qu'il n'y a aucun texte de loi qui interdise une marche dans n'importe quelle wilaya, qu'elle soit Djelfa ou Alger. Toutes les wilayas du pays sont des wilayas d'Algérie, y compris Alger», affirme-t-il dans un entretien à El Watan (entretien à paraître dans notre prochaine édition). M. Bouchachi souligne aussi les contradictions du régime algérien qui refuse les manifestations pacifiques et dénonce par la suite «les violentes émeutes qui éclatent à chaque fois dans le pays». «Le régime, représenté par un groupe de ministres, ne peut pas, à la fois, demander à des jeunes, qui sont nés et ont grandi sous l'état d'urgence, de présenter leurs revendications de manière pacifique et interdire les activités des partis politiques, des syndicats et des associations», lance-t-il. Cette attitude, explique le président de la LADDH, n'a qu'un seul objectif : empêcher les Algériens d'exprimer leurs points de vue en toute liberté : «Je crois que l'état d'urgence, instauré peut-être pour lutter contre la violence politique et le terrorisme durant les années 1990, est exploité, aujourd'hui, contre le peuple algérien pour l'empêcher d'exprimer son point de vue par rapport au régime algérien.»