Mustapha Bouchachi a été réélu à l'unanimité par les congressistes ayant participé aux assises nationales de la Ligue algérienne de la Défense des droits de l'Homme (LADDH), les 25 et le 26 mars derniers. Le président reconduit à la tête de la LADDH a animé hier, une conférence de presse, au siège de la ligue à Alger, au cours de laquelle, il a exposé la feuille de route de la ligue pour la défense de «la dignité du citoyen algérien», pour les années à venir. Bouchachi a précisé que la ligue compte organiser une coalition nationale pour la levée de l'état d'urgence et la récupération des droits civils et politiques des Algériens. Notons que l'état d'urgence a déjà 18 ans d'existence. Mustapha Bouchachi a indiqué que la ligue va, désormais, se pencher sur d'autres dossiers, notamment sur le droit économique et social des Algériens. «Le citoyen algérien est mal payé, des médecins et des universitaires ne sont pas payés à leur juste valeur», a-t-il affirmé en précisant « qu'une secrétaire dans une entreprise nationale est mieux payée qu'un médecin». Et d'ajouter: « des jeunes sont sans ressources et sans travail ». Le président de LADDH a considéré en outre, que la corruption est une violation pure et simple des droits sociaux économiques des Algériens. «La ligue doit créer des mécanismes lui permettant de déposer plainte contre les corrupteurs intouchables au cas où elle détient des preuves et des dossiers de corruption», a précisé le conférencier. Enfin, Mustapha Bouchachi est revenu sur le dossier des disparus en précisant que la ligue soutiendra les familles des disparus, en affirmant qu'elle est à la disposition de ces familles afin de les aider dans leur lutte contre l'impunité et le droit à la vérité. En ce qui concerne les circonstances qui ont entouré la tenue du congrès, Mustapha Bouchachi a précisé que le ministère de l'Intérieur n'a pas interdit la tenue du congrès mais il a «précisément interdit une réunion publique». Interrogé sur les raisons du refus des autorités de délivrer l'autorisation aux congressistes, les membres de LADDH se disent qu'ils n'ont pas de réponse en précisant «qu'il s'agit peut-être de l'état d'urgence qui interdit toutes marches ou réunions publiques dans la capitale».