Ils sont vingt-quatre artistes peintres à dévoiler, jusqu'au 5 mars prochain, leur approche picturale au niveau de la toute nouvelle galerie d'art du centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar. Intitulée «La couleur dans tous ses éclats», cette exposition de peinture donne un large éventail de la peinture algérienne contemporaine. Les styles sont très divers mais tous uniques. En effet, vingt-quatre acteurs de la scène artistique se réunissent pour revendiquer leur appartenance picturale.Le vernissage de cette considérable exposition a eu lieu, jeudi dernier, en présence d'artistes exposants, d'amis ou encore de simples passants. Travaillant modestement dans l'ombre, la commissaire de l'exposition, Zahia Neggaz, une ancienne routière de la bibliothèque Kan Ya Makan du palais de la culture Moufdi Zakaria, indique d'emblée que la galerie est ouverte à tous ceux qui veulent exposer. «Encore une fois, dit-elle, nous avons essayé de réunir dans un même espace autant de monde. Nous avons voulu donner la chance aux jeunes talents de se faire connaître, afin de les orienter et de les stimuler. En outre, nous voulons à travers nos différentes expositions susciter chez le public, la culture du beau.» Parmi cette pléiade d'artistes plasticiens, on retrouve de grands noms des arts plastiques, tels que Nourreddine Chegrane, Farid Benyaâ, Guita Moncef, Chouane Abderrahmane, ainsi que de tous jeunes artistes, à l'image de Joe Okitawonya, Bellal Nawel ou Mihoub Chakira. Diplômé des beaux-arts d'Alger, Joe Okitawonya est influencé par le mouvement cubiste. Dans ses trois productions, «Vraie conjugaison africaine», «Le mektoub» et «Femme sans voix», Joe combine à merveille la culture de son pays natal, la République démocratique du Congo, avec celle de son pays d'adoption, l'Algérie. Se voulant philosophique, l'artiste explique que, certes, tous les êtres humains ont la même physionomie, mais cependant, des différences les caractérisent. Fervent connaisseur des formes et des traits géométriques, il agrémente ses œuvres d'une écriture de l'esprit. Poétique inspiration Docteur généraliste et auteure, Samia Boumerdessi a plus d'une corde à son arc. Autodidacte par excellence, elle allie talent et professionnalisme. Elle a été, quelque part, influencée par son défunt père qui était maquettiste au niveau de l'ex-SNED d'Alger. Elle a baigné dans ce monde fait de papier et d'encre. Dans «Jeux d'eau» et «Rêverie», elle convie tout visiteur dans son monde. Un monde fait de spontanéité. Elle met de la poésie dans ses tableaux pour justement inviter plus d'un au rêve. Donner une idée du mouvement, jouer avec les ombres, la lumière, la couleur, la composition des tableaux : ce sont, entre autres, les moteurs de son inspiration. Kourdourghli Ahlem, cette ancienne des beaux-arts des années 90, présente deux œuvres intitulées «Vitrification» et «Igné», exhumées d'une ancienne série de céramique datant de 2007. «Vitrification» n'est autre qu'une pièce de céramique vue au microscope. «Igné» est une œuvre, réalisée entièrement avec une roche volcanique, en l'occurrence le mica blanc, provenant de l'île de La Réunion. Elle explique que ses deux œuvres partent du même concept, celui de la céramique, avec sa forme, ses textures, ses techniques et ses mouvements. Elle a essayé, à travers ces deux œuvres, de mettre en exergue un atelier de céramique. Membre fondateur des anciens des beaux-arts, Ahlem affectionne à outrance la gamme des bleus. Attirée par l'abstraction, elle avoue qu'elle est très branchée vers l'art moderne. Quête initiatique Pour sa part, Abderrahmane Chaouane livre des tableaux figuratifs contemporains, pleins de sagesse et de méditation. Autodidacte, il confie qu'au-delà de ses vingt ans d'expérience, le chemin est encore long pour lui. «Je me recherche tout le temps. J'applique mes techniques dans la recherche contemporaine.» La liste des artistes peintres est tellement exhaustive et intéressante à la fois qu'il est vivement recommandé aux néophytes et aux esthètes de visiter cette exposition au plus vite !