La prise de conscience de l'importance des zones humides va donner naissance en 1971, à Ramsar, en Iran, et à l'initiative d'ONG, de la convention relative aux zones humides d'importance internationale. C'est un traité intergouvernemental d'un genre nouveau, car c'est le seul à concerner exclusivement un milieu bien particulier. C'est un cadre de coopération pour la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides. Aujourd'hui, la Convention de Ramsar compte 160 parties contractantes qui ont inscrit 1912 zones humides, pour une superficie totale de 187 millions d'hectares. L'Algérie y a adhéré en 1983 en inscrivant les deux premiers sites, le lac Oubeira et le lac Tonga, qui sont également des zones intégrales du Parc national d'El Kala, dans la wilaya d'El Tarf, dans l'extrême nord-est du pays. Il faut cependant souligner ici que, contrairement à l'idée répandue par les médias algériens, l'inscription d'un site sur la liste Ramsar ne confère aucun statut de protection à cette zone humide. En revanche, elle impose aux autorités centrales et locales de prendre un ensemble de disposition s juridiques, administratives et techniques à la mesure de la reconnaissance de l'importance internationale de ses valeurs biologiques, économiques et culturelles. La convention de Ramsar préconise dans ce sens l'élaboration de plans de gestion pour chaque site en vue de l'utilisation rationnelle de ses ressources hydriques, animales, végétales et également esthétiques. Si, chez nous, quelques plans de ce type ont vu le jour, il faut malheureusement déplorer qu'ils ne soient pas appliqués et qu'ils soient restés dans les tiroirs.