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Terrorisme : Une touriste italienne enlevée par des terroristes à Djanet
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Publié dans El Watan le 05 - 02 - 2011

Une habituée du Sud algérien, une Italienne de 56 ans, Maria Sandra Mariani, originaire de Florence et mère d'un enfant, a été enlevée mercredi dernier en fin de journée, alors qu'elle venait de rejoindre une ancienne base-vie, utilisée comme auberge, située à Alidena, à 250 km au sud de Djanet (wilaya d'Illizi), et à moins d'une centaine de kilomètres de la frontière avec le Niger.
Selon des sources locales, l'otage était en compagnie de son chauffeur guide de l'agence de tourisme Ténéré, basée à Djanet, d'un gardien du site et d'un berger de la région, lorsque deux véhicules, de type 4X4 Station, ont fait irruption. «C'était vers 18h30 à peu près. Des hommes enturbannés, puissamment armés, au nombre de 13 ou 14, parlant un arabe mauritanien en sont descendus et après s'être assurés de son identité, ils l'ont emmenée vers une destination inconnue», affirment nos sources, précisant qu'avant leur départ, les assaillants ont saccagé les feux du véhicule (un 4X4) du chauffeur guide. Pris de panique, il est revenu en ville et a alerté la brigade de la gendarmerie de Djanet, qui a été la première à être informée, avant même l'agence de tourisme. Tout de suite après, des recherches ont été engagées. Selon des témoignages recueillis auprès de certains guides de la région, l'enlèvement est une vraie surprise. «D'abord parce que la région est très sécurisée, vu le nombre de casernes qui existent aux alentours même si la distance entre elles est quelque peu très importantes. Puis par le fait que de nombreux touristes sont actuellement sur les lieux et qui n'ont jamais été inquiétés eu égard au dispositif de sécurité mis en place dans le secteur…», nous indiquent-ils.
Néanmoins, ils n'écartent pas la thèse «d'une complicité» quelque part qui aurait pu donner «l'itinéraire ou des indications» sur le lieux de bivouac aux terroristes. L'Italienne est une habituée de la région. «Depuis plus de 5 ans, elle passe des séjours de trois semaines, un mois et jusqu'à deux mois dans cette région qu'elle connaît assez bien et qu'elle adore. Elle est arrivée à Djanet le 20 janvier dernier. Elle a passé une semaine à Tadrart puis elle est rentrée à Djanet, pour se ravitailler avant de reprendre la route du désert. Peut-être qu'elle aurait pu être suivie, mais pourquoi elle ? Il y a de nombreux touristes dans cette même région ?» explique M. Kherrani, directeur de l'agence Ténéré, qui n'a pas tari d'éloges sur son guide en disant : «C'est l'un de mes meilleurs guides. Il travaille depuis 16 ans au niveau de l'agence et connaît la région comme sa poche. Cet homme est une mine d'informations. Il ne peut pas s'aventurer dans un lieu sans s'assurer qu'il est bien sécurisé. Est-ce que les terroristes l'ont suivi sans qu'il se rende compte ? Nous n'en savons rien. Ce qui est certain, c'est que ceux qui ont enlevé la touriste parlent mauritanien et non pas algérien, ni targui», déclare Kherrani, qui précise que lui-même était à Ouargla lorsque l'enlèvement a eu lieu, et qu'il n'est arrivé à Djanet qu'hier. Pour lui, «tout est encore confus.
Les opérations de recherches menées par les services de sécurité aidés par les guides de la région se poursuivent. Des moyens ont été déployés pour cette opération et nous attendons les résultats». Kherrani craint de voir le secteur du tourisme saharien, «déjà très affecté par ce qui se passe au Mali et au Niger», subir «comme un coup de grâce», les conséquences dramatiques d'un tel acte. «Le peu de touristes qui continuent à venir vont avoir peur et abandonneront définitivement la destination Algérie», souligne-t-il.
Ce sentiment est partagé par d'autres responsables d'agences de tourisme de Tamanrasset. Tous sont convaincus que l'otage a déjà franchi la frontière algéro-nigérienne, très proche du lieu de l'enlèvement. Ce que des sources sécuritaires n'écartent pas. Celui-ci n'hésite pas à rappeler : «Tant que les pays continueront à accepter de payer des rançons aux terroristes et bandits en tous genres, il y aura toujours des prises d'otages. C'est tellement fructueux que c'est devenu le commerce le plus prisé dans la région du nord du Mali, du Niger, dont les populations, il ne faut pas l'oublier, vivent entre la partie nord de l'Algérie et celle du sud, où les gouvernements n'ont pas les moyens pour (ou ne veulent pas) s'attaquer au fléau de l'insécurité.»


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