La deuxième ville de la wilaya de Guelma est un cloaque à ciel ouvert. Les engins de déblaiement ont déplacé des monticules de boue aux abords du chenal et à l'intérieur des cités. Les 152 familles qui ont subi les crues de l'oued de oued Zenati qui traverse le chef-lieu de la commune éponyme, dans la soirée de mercredi à jeudi passé, ont, dans une action de bénévolat du Croisant rouge algérien (CRA), reçu les premières aides d'urgence. Des matelas, des couvertures, des denrées alimentaires ont été distribués aux victimes dans une action diligentée par le wali. Samedi matin, sur les lieux, la décrue de l'oued s'étant amorcée, les engins de déblaiement, visibles dans les cités populaires de Gaâs, les Mûriers et Rabah Loucif, déplaçaient des monticules de boue aux abords du chenal et à l'intérieur des cités. Les eaux sont montées à hauteur d'homme au niveau des rez-de-chaussée. «Nous avons tout perdu, nos meubles et les appareils électroménagers. Ils savaient (les autorités) que l'oued pouvait déborder. Et voilà le résultat : une mère et ses deux enfants ont perdu la vie», nous déclarent des sinistrés de la cité Gaâs. Et d'ajouter: «Les autorités locales sont responsables de cette situation. Pourquoi ont-elles autorisé l'urbanisation de ces îlots ?» Au niveau de la cité Rabah Loucif, c'est un autre refrain. Des Zenatis dénoncent l'exode rural et la construction d'habitations de fortune aux abords de l'oued. Tout le monde connaissait le danger, à commencer par Abdelmalek Sellal, le ministre des Ressources en eau, l'ex-wali de Guelma, le directeur de l'hydraulique, le chef de daïra et les élus. Le projet de curage de l'oued accuse un retard important Le projet de curage et d'aménagement de l'Oued Zenati, piloté par la direction de l'hydraulique, accuse toujours un retard important. «En somme, peu de choses ont été faites», affirment des hydrauliciens de Guelma. Le taux d'avancement des travaux n'a guère dépassé les 30 %. Inscrit en 2007, le projet a fait l'objet d'un premier financement de près de 150 MDA (millions) pour une étude et réalisation d'un bassin dissipateur et autres canaux. L'option de la couverture du chenal sur 2 km, n'a pas été retenue pour des considérations techniques, nous dit-on. Quant à la deuxième tranche du projet, inscrit récemment, dont le coût est de 400 MDA, elle se résumerait en la réalisation de collecteurs d'égouts de part et d'autre d'un chenal en béton, ainsi que des aménagements de proximité, des routes et des passerelles. Mais en attendant la concrétisation dudit projet, prévu pour l'actuel plan quinquennal 2010-2014, le bricolage n'en finit pas et les populations subissent. Quoi qu'il en soit, la deuxième ville de la wilaya de Guelma, Oued Zenati, est un cloaque à ciel ouvert.