L'Italie s'apprête à inviter, une nouvelle fois, à la table des discussions, les autorités algériennes en vue d'une meilleure coopération dans la lutte contre le phénomène de l'immigration clandestine, indiquent des sources sûres. Le terrain d'entente auquel aspire Rome n'est toujours pas trouvé. Car, contrairement à ses voisins tunisiens et libyens, l'Algérie est le seul pays qui n'a pas cédé aux tentations, aides et appuis au développement contre une participation plus efficace dans la surveillance, le contrôle et une gestion intégrée des frontières. Pour être plus persuasifs à l'égard de leurs interlocuteurs algériens, ajoutent nos sources, les Italiens misent sur le savoir-faire de leur alliée, l'Agence européenne pour la gestion de la coopération aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne (Frontex). D'ailleurs, sur le budget 2011, mis à sa disposition en vue du déploiement des opérations de surveillance que cette agence organise, une bonne partie sera destinée au renforcement des moyens humains et matériels pour une surveillance plus accrue des frontières maritimes italiennes dont celles avec l'Algérie. Pour ce faire, indiquent nos sources, l'Agence sera dotée de plus de 100 millions d'euros contre 87 et 42 millions en 2010 et 2007. Cette hausse, précisent les mêmes sources, permet le développement des opérations coordonnées par Frontex de deux types : celles qui visent à surveiller les zones frontalières afin de renvoyer les ressortissants de pays tiers hors du territoire de l'UE, et celles ayant pour objectif le retour groupé des étrangers en situation «irrégulière» de plusieurs Etats membres. En 2011, prédisent nos interlocuteurs, les interventions de Frontex seront accentuées, considérant le renforcement de ses compétences dont elle devrait bénéficier avec l'imminente refonte de son règlement. «Il faut désormais s'attendre à l'intervention de l'Agence dans la chasse aux harraga algériens puisque l'Italie est signataire d'un accord avec Frontex», notent nos sources. D'autant que depuis 2006, elle a la latitude de dépêcher des équipes d'intervention rapide aux frontières (Rapid Border Intervention Teams/ Rabits). Ces groupes, dont l'effectif total au début de l'année 2010 avoisinait les 700 gardes-frontières, visent à apporter une assistance technique et opérationnelle renforcée en coordination avec les unités des pays partenaires. Ces équipes d'intervention sont intervenues pour la première fois en novembre 2010 à la demande de la Grèce. Dans le second groupe, on trouve les «opérations de retour conjointes» qui ont considérablement augmenté (1622 personnes en 2009 contre 428 en 2007). Le budget de l'Agence destiné à coordonner ces vols étant, d'ailleurs, passé de 500 000 euros en 2005 à plus de 7 millions en 2010.