La précarité des biologistes universitaires (titulaires de diplôme d'études supérieures (DES) ou d'ingéniorat) exerçant aux laboratoires du CHU Saâdna Abdenour de Sétif, à l'hôpital mère et enfant ainsi qu'au niveau de l'EHS de Ras El Ma, a atteint un seuil intolérable. La situation administrative de plus de 60 universitaires chargés des laboratoires des structures précitées, depuis plus de sept ans pour certains d'entre eux, empire de jour en jour. D'autant plus que ces universitaires-vacataires, ne percevant mensuellement que le maigre pécule de 9 000 dinars, sont, à tout moment, menacés de licenciement. Pour mettre un terme à une aussi chaotique situation, ils ont, par le biais de la correspondance du 1 décembre 2010, saisi le ministère du Travail, qui reste pour l'heure de marbre: «Il ne faut pas avoir peur des mots, nous sommes les nègres du service. En plus du salaire squelettique, les biologistes du CHU, qui n'ont aucun droit, sont soumis à d'innombrables vexations. Figurez-vous que nous sommes embauchés comme OP1 (ouvrier professionnel de niveau un), affectés au laboratoire. Vous conviendrez que cette dévalorisation fait de nous des êtres humains de 2e ou 3e collège. Les esclaves que nous sommes, doivent obéir au premier venu. Après des années de bons et loyaux services, nous sommes toujours au point de départ. Tous nos appels sont restés sans suite», diront de nombreux laborantins qui se sont rapprochés de notre bureau. Hormis les 9 000 dinars, les laborantins qui sont pourtant exposés à diverses contaminations, ne perçoivent aucune indemnité. «Nous sommes à des années-lumière des volets avancement, promotion et revalorisation salariale. Au vu de cette cauchemardesque situation, les chargés de statistiques du ministère du Travail, ne doivent en aucune manière nous considérer comme des travailleurs. Il ne faut pas se voiler la face, notre situation, qui n'est pas un cas isolé, doit donner à réfléchir aux décideurs, interpellés plus que jamais à démêler un tel écheveau qu'on ne doit pas négliger, sachant que les gens sont à bout», précisent nos interlocuteurs. Et d'ajouter: «Nous ne demandons pourtant pas la lune à l'Etat mais une intégration. Celui-ci ne peut désormais fermer les yeux face à un tel problème qui perdure. Les réponses des responsables du secteur qui brandissent l'alibi du manque de postes budgétaires, ou le refus de la fonction publique de reconnaître nos diplômes ne tiennent plus la route. L'Etat qui a consacré de gros investissements dans la formation d'universitaires, que certains petits bureaucrates considèrent comme du papier kleenex, doit réagir pour l'intérêt du pays. Devons-nous nous immoler pour que les responsables concernés daignent enfin ouvrir le dossier des vacataires du CHU ?» Contacté pour avoir le son de cloche de l'administration, un responsable, qui a bien voulu nous parler tout en gardant l'anonymat, estime que le problème exposé est objectif mais le dépasse.