Des étudiants d'Oran, de Boumerdès et de Blida ont participé au rassemblement tenu hier devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Les négociations entre les contestataires et leur tutelle ont débouché sur de simples promesses. La tension s'accentue dans les universités. Des étudiants de Boumerdès, de Blida, d'Oran et d'autres wilayas ont rejoint la protestation des écoles nationales. Ils ont répondu massivement à l'appel au rassemblement contre le décret n°10-315. Les étudiants des écoles nationales étaient, certes, les premiers à organiser un rassemblement devant leur tutelle, la semaine dernière. Mais depuis, la contestation s'est propagée telle une traînée de poudre, prenant une dimension nationale. De nombreuses universités ont été paralysées. «Nous sommes en contact avec 38 universités», a assuré un délégué. «S'il n'y a pas de changement dans l'attitude de la tutelle, nous allons essayer d'inclure tous les étudiants», a suggéré un étudiant de Boumerdès. Et d'ajouter : «Nous ne portons aucune atteinte aux diplômes de LMD. Mais la valorisation de leurs diplômes ne doit pas se faire au détriment des nôtres.» Une nuit à la belle étoile Une centaine d'étudiants – de Boumerdès essentiellement – a décidé de rester devant le ministère jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, dont l'annulation du décret n°10-315. «Les étudiants ont décidé de passer la nuit ici, s'il n'y a pas de réponse favorable à nos doléances. Nous avons déjà déposé une lettre au niveau du ministère. Nous attendons la réponse», a déclaré un étudiant de Boumerdès. Bien qu'au départ ils n'étaient pas au courant du rassemblement prévu, les huit délégués de l'Institut de maintenance et de sécurité industrielle de l'université d'Oran n'ont pas manqué de marquer leur présence, brandissant une banderole portant le nom de leur institut. «Nous sommes venus pour négocier, mais comme nous sommes tombés au bon moment. Nous voulons exprimer, nous aussi, notre rejet de ce décret. Nous allons contacter nos collègues afin qu'ils viennent participer au rassemblement prévu demain», a déclaré un autre délégué, tout en affirmant que l'Université des sciences et techniques d'Oran et l'Institut de télécommunications sont paralysés. Les délégués de l'Ecole nationale supérieure des statistiques et de l'économie appliquées (ENSSEA) ont également adhéré à cette action qui vise à faire pression sur la tutelle afin qu'elle réponde à leurs revendications. Le ministère s'est contenté de faire des promesses aux délégués des étudiants reçus dans la journée d'hier. «On nous a promis de trouver une solution qui va arranger tout le monde», a déclaré un délégué de l'ENSSEA contacté hier par téléphone. Si les recteurs ont prévu une rencontre aujourd'hui, les étudiants, quant à eux, restent méfiants et s'interrogent sur le but d'une telle réunion. Ils déplorent également l'absence des médias publics, notamment l'ENTV. «C'est un événement national. Toutes les universités protestent, je ne vois pas pourquoi la Télévision algérienne ne couvre pas ces mouvements», regrette un étudiant de Boumerdès.