Plus de 600 étudiants de l'ENS de Kouba, appuyés par leurs collègues de l'école de Bouzaréah, se sont rassemblés, hier, aux alentours du ministère de l'Enseignement supérieur pour protester contre le silence de la tutelle. Ainsi, après 40 jours de grève et de rassemblements à l'intérieur de l'école, les étudiants ont décidé de déplacer leur mouvement de protestation à l'extérieur de l'établissement pour intensifier la pression contre les responsables. A 11 heures, des groupes d'étudiants en provenance de Kouba commencent à converger vers la rue qui mène au ministère. L'objectif recherché est d'organiser un sit-in devant l'entrée de la tutelle. Toutefois, le dispositif sécuritaire dépêché le long du trajet a contraint les étudiants à se rassembler devant l'Inps de Ben Aknoun. Visiblement excédés par les promesses du SG lors de la rencontre de mercredi dernier, les protestataires crient à tue-tête que «sans une solution définitive, il n'y aura guère de stabilité». Avant-hier à Kouba, une réunion a regroupé les représentants des étudiants de l'ENS de Kouba, de l'école de Bouzaréah, des écoles de Constantine et d'Oran. Les mêmes revendications ont été adoptées par les quatre écoles. Elles portent essentiellement sur la catégorisation du diplôme dans la Fonction publique, l'instauration du système d'échelons ainsi que la réhabilitation des contrats d'affectation. D'après les réactions des grévistes après le sit-in d'hier, la position du ministère paraît incompréhensible d'autant plus que «le directeur de l'ENS, les secrétaires généraux de l'Enseignement supérieur et de l'Education ont reconnu la légitimité des réclamations». Toujours selon les concernés, un manque flagrant de concertation est relevé entre les deux ministères. En fait, la première promotion a entamé ses études à Kouba en 1999 alors que le décret exécutif portant l'institution du diplôme des PEF et des PES n'a été signé qu'en 2002 par l'ex-chef de gouvernement, Benflis. S'agissant des contrats d'affectation, les étudiants soulignent une certaine anarchie dans l'application de ces documents. Exemples à l'appui, un représentant des grévistes indique que les diplômés dans certaines wilayas comme Alger, Boumerdès et Bouira ont pu accéder au travail sans peine, alors que d'autres étudiants se sont vu refuser leurs contrats d'affectation dans d'autres wilayas comme Djelfa. Sur ce dernier cas, le témoin ajoute qu'«un étudiant a tenté, en vain, de bénéficier d'un poste de pré-emploi car les responsables ont exigé un diplôme de licence». Les étudiants d'Oran semblent, eux aussi, accorder leurs violons avec ceux de l'Algérois.