Le mouvement de contestation initié par les chômeurs de Hassi Messaoud vient de gagner la ville de Touggourt, dans la wilaya de Ouargla. Jeudi après-midi, une centaine de jeunes en colère ont manifesté devant l'antenne locale de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM). Si pour l'heure un clame précaire caractérise cette manifestation, les chômeurs de Touggourt n'écartent pas le recours à la violence pour se faire entendre. "Les chômeurs de Touggourt veulent en finir avec la corruption, le népotisme et le clanisme qui infectent l'administrations locale, le bureau de main d'oeuvre et l'ANEM. Nous avons pendant longtemps observé des dépassements dangereux sans agir. Mais cette fois-ci, nous n'allons plus nous taire. Qu'on arrête de nous racketter avant de nous proposer du boulot", s'écrie ainsi Gherbi Kadour, représentant du comité national de défense des droits des chômeurs à Touggourt. Notre interlocuteur qui a essayé de ramener le clame dans sa ville en tentant d'organiser et canaliser le mouvement de contestation des chômeurs ne cache pas sa crainte de voir la situation dégénérer en une violente émeute. "Le volcan de colère, confie-t-il à elwatan.com, s'apprête à exploser. Les jeunes veulent du travail pour vivre dignement. L'extrème dénuement qui les accable dans cette région va finir par les faire basculer dans la violence", avertit-il. Conscientes de ce danger, les autorités de la wilaya d'Ouargla ont dépêché jeudi un représentant pour promettre de nombreux postes de travail. Ceci dit, les chômeurs de Touggourt ne cherchent plus à se contenter des annonces sans lendemain. Il exige une réunion ave les responsables de la wilaya pour leur faire signer des engangements concrets. "Sans cela, les manifestations et les rassemblements vont continuer durant toute cette semaine. Et c'est aux autorités d'assumer la responsabilité d'un quelconque dérapage. On ne peut pas laisser comme ça sur le carreau toute la jeunesse de Touggourt", relève en dernier lieu Gherbi Kadour.