Les chômeurs de la wilaya de Ouargla font encore entendre leur colère, cette fois-ci à Touggourt où ils ont tenu, hier, un sit-in de protestation contre les agissements du chef du bureau local de l'emploi. Encadrée par les forces de l'ordre, la manifestation s'est déroulée sans heurt. Les manifestants comptent renouveler les regroupements jusqu'à la prise en charge de leur doléance, à savoir le départ du responsable local de l'Agence de l'emploi (ALEM). A l'instar de ses collègues du chef-lieu de wilaya et de Hassi Messaoud, ce dernier est accusé de clientélisme et de dissimulation délibérée d'offres d'emploi en vue de gagner du temps et ainsi privilégier certains candidats au détriment d'autres. Les sit-in des chômeurs sont réguliers à Ouargla où ces derniers attendent avec impatience les résultats de l'enquête diligentée par Nacer Maâskeri, le nouveau wali de Ouargla, qui a fini par répondre positivement à leur doléance. Trois mois après sa prise de fonction à la tête de la wilaya de Ouargla, ce dernier et suite aux manifestations quasi quotidiennes devant les sièges de la wilaya, de daïra et des différents bureaux de l'emploi, a sollicité une enquête ministérielle dont la mission se déroule en ce moment même à Ouargla et qui devrait donner ses résultats dans les prochains jours. Les rapports ponctuels établis par l'actuel directeur de l'agence de l'emploi de la wilaya de Ouargla soulignent, d'une part, la désorganisation des demandeurs d'emploi qui opèrent une tension continue au niveau des services de l'agence nécessitant souvent le recours aux forces de l'ordre pour protéger les employés de celle-ci mais aussi les nombreuses agressions subies par certains cadres et particulièrement Boutebba, son directeur, qui a effectué plusieurs séjours à l'hôpital de Ouargla suite à des attaques à l'arme blanche durant l'année écoulée. Ce dernier souligne d'ailleurs que le système actuel comporte plusieurs lacunes, d'une part, le diktat des multinationales et d'autre part l'immixtion de certains élus. Le potentiel émeute est ainsi exacerbé du fait que l'agence ne fonctionne pas au mieux de ses capacités.