L'option des démissions collectives est de plus en plus revendiquée par les magistrats, notamment par les initiateurs de la lettre rendue publique la semaine dernière pour dénoncer «les graves dérives» de l'inspecteur général. Le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Aidouni, «rassure en promettant» de mettre lundi prochain, sur le bureau du ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, leurs revendications socioprofessionnelles. Une initiative qu'ils «rejettent», arguant du fait que leur seule et unique revendication est «le départ de l'inspecteur général». Contacté hier, Djamel Aïdouni est optimiste quant à l'évolution de la situation : «Le bureau du syndicat se réunira dimanche prochain pour préparer la plateforme de revendications que nous remettrons au ministre le lendemain, puisqu'une rencontre avec le syndicat est prévue le lundi.» Le patron du syndicat évite de «personnaliser» la crise en affirmant que le cas de l'inspecteur général «sera un point parmi d'autres». Or, les magistrats contestataires membres du syndicat sont catégoriques : «Nous n'avons pas de problèmes socioprofessionnels. Nous voulons lever l'oppression que subissent les juges. Si ça continue, nous passerons à d'autres actions de protestation comme les démissions collectives. Il n'est plus question de continuer à cautionner les graves dérives commises par ce fonctionnaire de la justice». Ils estiment que «le changement» de comportement de l'inspecteur général, depuis la publication de la lettre, «à travers les excuses présentées» à ses élèves, des magistrats en formation continue, «ne changent rien aux graves dépassements» énumérés dans la lettre. «Son maintien à son poste risque de pousser au pourrissement et ce sont les justiciables qui en pâtiront», déclarent nos sources. Toutes nos tentatives de prendre attache avec l'inspecteur général se sont avérées infructueuses. «Le responsable est en réunion», nous répond à chaque fois sa secrétaire. En tout état de cause, la réunion du bureau du syndicat de ce dimanche risque d'être houleuse du fait que certains cadres syndicaux comptent «ne pas se laisser entraîner par la volonté du président à reléguer au second plan la nécessité de faire partir l'inspecteur général, alors qu'il s'agit de la principale et unique revendication. Le bureau doit exiger le départ du responsable et rien d'autres».