Aucun train ne sera en circulation aujourd'hui, samedi, sur les rails de la wilaya de Béjaïa, a-t-on appris, en fin de journée d'hier, au niveau de la gare de Béjaïa. Autant l'autorail, en partance chaque jour sur Alger, que le train de correspondance desservant la gare de Beni Mansour ne fonctionneront pendant la journée sur décision des autorités. Les pouvoirs publics reconduisent ainsi le même scénario mis en place lors de la marche du 12 février pour empêcher les nombreux citoyens de la wilaya de rejoindre la marche de la CNCD. L'autorail, qui avait fonctionné la veille, a rallié sa gare de départ, celle de Béjaïa en l'occurrence, vers 18h avant de reprendre aussitôt son chemin. Instruction a été donnée qu'il regagne Alger. De nombreuses personnes, dont des travailleurs et étudiants, ont été abandonnées à leur sort au niveau des gares ferroviaires, contraintes de rebrousser chemin. Jusqu'à la fin de la journée d'hier, les cheminots ne savaient rien de cette déprogrammation reconduite ainsi deux week-ends de suite. Une grande partie des bus, desservant jusqu'à la journée d'hier la ligne d'Alger, risquent d'être mis à l'arrêt aujourd'hui par la volonté de leurs propriétaires. Un transporteur, ayant chômé «malgré lui» samedi dernier nous confiait être inhibé par la multitude de barrages policiers installés le long de la route menant à la capitale. De fait, 99% des transporteurs sur cette ligne n'ont pas travaillé cette journée-là. Le même dispositif sécuritaire sera, sans aucun doute, installé aujourd'hui. Cela étant, des citoyens, essentiellement des militants associatifs et partisans, se sont organisés pour rejoindre la capitale. Certains, parmi eux, disent le faire pour la première fois à l'appel de la CNCD. Les uns, plus que déterminés, ont pris la route hier, d'autres, moins nombreux, promettent de le faire tôt dans la matinée d'aujourd'hui.