Malgré un faible taux de pénétration de l'Internet en Algérie (13e au classement des 17 pays arabes), l'information circule essentiellement grâce aux réseaux sociaux. Sur 4,5 millions d'internautes algériens, 1,2 million possède un compte Facebook. Face à la censure de la télévision algérienne qui n'a retransmis que de rares images des manifestations en Tunisie et ailleurs dans le monde arabe, il y a le mastodonte Al-Jazeera et les sites de partage de vidéos comme Youtube ou Dailymotion. Les internautes s'en servent et chacun y va de son message : prévention, mise en garde et appel. Les discours disant qu'Internet coupe du monde semblent totalement irréalistes. La nouvelle génération est née avec un ordinateur entre les mains, ce qui augmente plus sa puissance. Le succès de Facebook se propage de façon virale. Un beau jour, vous recevez un courriel d'une connaissance qui vous interpelle «hi, I invited you as a friend on Facebook». Vous cliquez sur l'adresse. Hop, vous voilà immergé au cœur d'un réseau international, où l'on vous propose de partir à la recherche d'amis et de créer votre propre profil, en donnant votre identité, une photo et des informations – dont vous pouvez restreindre l'accès – sur votre cursus et vos hobbies. Vous pouvez alors vous inscrire dans divers groupes par pays, par école, par association ou par thèmes. Si vous n'avez pas d'invitation, il vous suffit de vous présenter directement sur le site et de créer votre profil, et vous voilà membre de la communauté. Entre les cris de la jeunesse, la récupération et la manipulation, Facebook tente de faire la part des choses. Avec ces manifestations qui ont secoué l'Egypte et qui ont fait tomber Moubarak, c'est la jeunesse Facebook qui fait son entrée sur la scène politique. Les jeunes du Facebook ont changé l'Egypte, la génération accusée de passivité a présenté la preuve qu'elle est plus active, la plus engagée et connaissant bien les problèmes du pays.Partout dans le monde, les sites sociaux ont changé la vie et démocratisé le pouvoir. La raison est simple : sur Facebook, le pouvoir appartient à tous les individus plutôt qu'à quelques-uns. Facebook est un espace de contacts et d'échanges apprécié à sa juste valeur sur lequel certains émettent une certaine réserve. Alors que les évolutions sociales et technologiques confirment la tendance à l'érosion de l'attachement à la vie privée, Facebook travaille à l'acceptabilité de l'idée que la protection de sa vie privée ne doit pas constituer un frein à la liberté de s'exposer et à l'inflation de la production de données.Dans la majorité des cas, Facebook permet de garder une «fenêtre ouverte» sur les autres et rend possible un accès à soi. Ses usagers insistent sur le facteur «commodité» de l'outil. Facebook donne aux gens le pouvoir de partager et crée un monde plus ouvert et mieux connecté. En fait, avec Facebook, l'internaute se crée une «véritable identité numérique» puisque le réseau va suivre, compiler et communiquer toutes les actions, visites, communications effectuées sur la toile et l'intégrer ensuite au profil de l'utilisateur. Faut-il croire tout ce qu'on lit sur un réseau social ? «Non, de toute façon, je ne réponds pas à ceux que je ne connais pas, je me contente de lire ce qu'ils écrivent», souligne Linda, inscrite depuis quelques mois à Facebook.