A l'appel de mouvements de jeunes réclamant «la démocratie, la justice et la vie dans la dignité», une journée de manifestations populaires «pacifiques» sera organisée aujourd'hui au Maroc. Ces groupes de jeunes ont lancé sur le réseau social facebook des appels pour des réformes politiques. Appels qui ont reçu l'adhésion de plusieurs organisations des droits de l'homme, d'unions syndicales régionales et sectorielles ainsi que des sections de jeunes de partis politiques islamistes. Il s'agit du Parti de la justice et du développement (PJD) et Justice et Bienfaisance. Du côté des autres partis politiques, seuls le parti de gauche Annahdj Addimoqrati et le Parti socialiste unifié (PSU) ont exprimé leur soutien à ces marches. Les autres formations politiques, à l'exception de quelques personnalités, ont déclaré qu'elles préfèrent accorder plus de temps au gouvernement pour concrétiser les réformes politiques et socio-économiques qu'elles revendiquent. Les initiateurs de ce mouvement revendiquent comme seuil minimum une nouvelle Constitution, la dissolution du Parlement et des partis qui ont contribué à «l'ancrage de la prévarication», la formation d'un gouvernement provisoire, une justice indépendante, la fin de la corruption, la libération de tous les détenus politiques, du travail pour les Marocains et l'augmentation du salaire minimum garanti. «Nous avons pris nos responsabilités et sommes déterminés à mener nos actions qui peuvent durer des jours, et cela jusqu'à la satisfaction de nos revendications», a déclaré jeudi dernier Oussama El Khlifi, un des membres du Mouvement des «jeunes du 20 février» lors d'une conférence de presse au siège de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), selon l'APS. Ces groupes de jeunes affirment militer «pour l'adoption d'une nouvelle Constitution où chaque article doit correspondre aux principes démocratiques», a déclaré Tahani Madmad. De son côté, le Premier ministre, Abbas El Fassi, a pris une série de mesures pour apaiser la tension sur le front social marqué par des grèves à répétition dans plusieurs secteurs, tels que la Fonction publique, l'éducation, la santé, la justice auxquelles s'ajoutent un fort taux de chômage et une érosion du pouvoir d'achat. En effet, il y a quelques jours, il a annoncé l'injection de 15 milliards de dirhams supplémentaires à la Caisse de compensation pour pallier toute autre hausse des prix des produits de première nécessité et qui s'ajouteront aux 17 milliards de dirhams prévus par la loi de finances 2011 déjà mobilisés. Il a également exprimé la volonté de son gouvernement de prendre en charge des diplômés chômeurs en matière d'emploi et indiqué qu'une commission ministérielle se penche actuellement sur les différentes revendications des centrales syndicales. Notons que le taux de chômage au Maroc a atteint, selon les statistiques officielles, 9,1%, en 2010, alors que celui des jeunes diplômés est de l'ordre de 18%.