Le royaume marocain sera dès aujourd'hui à l'épreuve d'une marche de protestation des mouvements de jeunes «pour réclamer la démocratie, la justice et la vie dans la dignité». Les images de la conférence de presse de ces jeunes ont fait le tour du monde devant une indifférence des autorités qui ne semblent pas accorder beaucoup de crédit à ce mouvement qui concerne tout le pays et non pas seulement la capitale. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Khalid Naciri a déclaré que «le gouvernement aborde les revendications économiques, politiques et sociales des jeunes avec un esprit d'ouverture». Le mouvement est né à la suite «de l'accumulation des problèmes sociaux qui sont le résultat de choix fondamentaux et de la structure du régime politique marocain hostile aux intérêts des fils pauvres du peuple». Une constitution démocratique qui reflète la vraie volonté du peuple, la dissolution du gouvernement et du parlement, la mise en place d'un gouvernement transitoire, une justice indépendante et équitable, le jugement des personnes impliquées dans la corruption et la libération des prisonniers politiques sont les principales revendications du mouvement. Ce mouvement «des Jeunes du 20 Février» demande également «le plein emploi dans la fonction publique des diplômés chômeurs, la garantie d'une vie digne aux Marocains en réduisant la cherté de la vie et en augmentant les salaires minimums ainsi que des services sociaux accessibles de meilleurs qualité accessibles à tous les citoyens». Le mouvement a reçu le soutien de plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme. Les organisations signataires de la déclaration de soutien à la manifestation des jeunes ont appelé «les autorités marocaines à respecter le droit d'expression et de manifestation et de ne pas faire usage de violence contre les manifestants pacifiques». La plupart des partis politiques n'ont pas pris position encore sur la marche du 20 Février, mais le principal parti islamique représenté au Parlement, le Parti du Développement et de la justice (PJD) a précisé «qu'à l'heure actuelle, il n'est pas concerné par l'appel à la marche du 20 février». Certains initiateurs de la marche estiment que «le Maroc comme les autres pays doit accéder à la démocratie. Il fait partie intégrante de l'Afrique du Nord et doit lui aussi lutter. Le régime refuse d'écouter les revendications du peuple».