Synthèse de Rami Narimane L'opposition marocaine réussira-t-elle à rassembler les Marocains autour des revendications démocratiques et sociales ? La journée d'aujourd'hui sera un véritable test pour l'opposition marocaine et ses capacités de mobiliser autour de revendications légitimes. Avec de nombreuses manifestations programmées un peu partout dans le pays, le royaume s'apprête à vivre une journée assez particulière. Ces groupes de «jeunes du 20 février», initiés dès le début du mois par le «Mouvement liberté et démocratie maintenant», ont lancé sur le réseau social Facebook des appels pour des réformes politiques de fond, l'instauration d'une «véritable démocratie» et «la vie dans la dignité» au Maroc. Des appels ont reçu l'adhésion de plusieurs organisations des droits de l'Homme, d'unions syndicales régionales et sectorielles, ainsi que des sections de jeunes de partis politiques islamistes reconnus. Du côté des partis politiques, seuls le parti de gauche Annahdj addimocrati et le Parti socialiste unifié (PSU) ont exprimé leur soutien à ces marches. Un large éventail de revendications politiques, sociales et économiques a été présenté par ces jeunes pour marquer leur présence sur la scène politique par rapport aux bouleversements que connait actuellement le monde arabe. Ils exigent, comme seuil minimum de revendications, une nouvelle constitution, la dissolution du Parlement, la formation d'un gouvernement provisoire, une justice indépendante, la fin de la corruption, la libération de tous les détenus politiques, du travail pour les Marocains et l'augmentation du salaire minimum garanti. Anticipant sur les conséquences de ces manifestations qui pourraient fragiliser son gouvernement, le Premier ministre Abbas El Fassi a pris une série de mesures pour apaiser la tension sur le front social, marqué par des grèves à répétition dans plusieurs secteurs tels que la fonction publique, l'éducation, la santé, la justice, un fort taux de chômage et une érosion du pouvoir d'achat des Marocains. Il a également exprimé la volonté de son gouvernement de satisfaire les doléances des diplômés chômeurs en matière d'emploi et indiqué qu'une commission ministérielle se penche actuellement sur les différentes revendications des centrales syndicales.