Interrogation n La vague de révoltes populaires qui a déjà poussé le Président tunisien à la démission de même qu'elle le ferait probablement avec le Président égyptien, est-elle le point de départ d'un remodelage du monde arabo-musulman ? Des appels aux manifestations ont été lancés ces derniers jours via le réseau Facebook, notamment en Arabie saoudite et au Koweït, deux pays plus ou moins stables. Un groupe de saoudiens mène une campagne sur Facebook pour des réformes politiques, sociales et économiques dans le royaume, réclamant notamment l'instauration d'une monarchie constitutionnelle. Le groupe, qui comptait près de 2 000 membres hier, mardi, est intitulé «le peuple veut la réforme du régime», en écho au principal slogan du soulèvement en Egypte. Le texte appelle à l'instauration d'une «monarchie constitutionnelle», et à la tenue d'«élections législatives» dans le royaume. Il réclame également «le respect des droits de l'Homme» dans le royaume et «la reconnaissance des droits des femmes», ainsi qu'un «système juridique indépendant et équitable», «une répartition équitable de la richesse» dans le pays et «des mesures pour résoudre le problème du chômage». Au Koweït, une manifestation anti-gouvernementale prévue pour hier, mardi, a été reportée au 8 mars par ses organisateurs, un groupe de jeunes qui s'est dit déterminé à poursuivre sa campagne pour un changement du cabinet. Le groupe, baptisé : «La Cinquième Muraille», avait appelé sur Twitter les Koweïtiens à se rassembler devant le siège du Parlement pour réclamer la démission du gouvernement et dénoncer ses «pratiques non-démocratiques». Cette manifestation a été reportée car l'émir Sabah al-Ahmad Al-Sabah a accepté, dimanche, la démission du ministre de l'Intérieur, présentée après le décès d'un détenu sous la torture. «En tant que groupe de jeunes, nous demeurons convaincus que le départ de ce gouvernement est la seule mesure capable de satisfaire nos revendications», estiment les instigateurs du mouvement. Le Maroc est une autre monarchie qui ne fait pas exception à la règle puisque un groupe de jeunes a appelé, toujours via Facebook, à «manifester pacifiquement» le 20 février pour une «large réforme politique». Ce groupe demande aussi une réforme de la Constitution, la démission de l'actuel gouvernement et la dissolution du Parlement. Par ailleurs, il faut rappeler que des manifestations ont été également organisées dans d'autres pays arabes. Ainsi, des centaines de personnes ont manifesté en Jordanie à l'appel des Frères musulmans pour protester contre la vie chère et la politique économique, réclamant un changement de gouvernement et des réformes. Le Yemen, lui aussi, a été le théâtre de plusieurs manifestations. Des centaines de personnes ont manifesté, jeudi 03 février, contre le régime du Président Ali Abdallah Saleh, à l'appel de l'opposition. En Syrie, par contre, l'appel à manifester contre la «monocratie», lancé sur internet n'a pas été suivi.