Nous apprenons le décès en France de l'historien et romancier Djamel Souidi, après un combat admirable de dignité contre la maladie qui l'affectait. Né à Blida en 1944, il est devenu informaticien en 1966 et a dirigé plusieurs centres de calcul. En 1982, il abandonne tout et va faire des études d'histoire, discipline qui le passionnait depuis longtemps. Après un doctorat à Paris en histoire maghrébine médiévale, il dirige des travaux de recherche sur Achir, première capitale des Hammadites. Spécialiste notamment des royaumes berbères musulmans, il avait toujours été à la fois révolté et peiné que les recherches historiques dans notre pays ne disposent ni de diffusion ni de promotion dans la société. Cette situation, de même qu'un goût prononcé pour la littérature, l'avait amené à s'engager dans le roman historique. Ainsi paraît Amastan Sanhaji, un prince dans le Maghreb de l'an mil (Ed. L'Harmattan, Paris, 2000, et Casbah, Alger, 2001), roman à la fois instructif et passionnant qui a connu une suite. Djamel Souidi a supervisé le programme «Histoire et patrimoine» de l'Année de l'Algérie en France, en 2003. Il a été président d'une Association de protection du patrimoine et responsable de la collection Histoire des éditions du Tell. On lui doit aussi un dictionnaire des grands personnages de l'histoire ancienne de l'Algérie ainsi que les textes de L'Algérie vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand. Enfin, Djamel Souidi a été un homme d'une gentillesse et d'une droiture rares et ce n'est pas pour sacrifier au genre de la nécrologie. Il manquera vraiment à ses proches, à la recherche historique, au roman historique aussi, et aux habitants de Timimoun qui l'avaient adopté.