La 7e édition du colloque national sur Rachid Mimouni, qu'organise chaque année vers la mi-février la direction de la culture de Boumerdès, et qui s'est tenu aujourd'hui lundi 21 février, à la maison de la culture qui porte son nom, a porté sur « l'image de la femme dans le roman algérien contemporain ». Une série de conférences animées par des écrivains, des enseignants universitaires et des chercheurs, a figuré au programme de la journée. Cependant les intervenants ne se sont pas limités au thème arrêté par les organisateurs de la manifestation, ni au seul auteur du Fleuve détourné. On a en fait parlé, durant la séance de la matinée du moins, du roman algérien en général et de Mimouni en particulier. Djilali Khelas a fait une intervention sur Tombéza, traçant un parallèle entre le personnage central du roman, un marginal capable de se projeter dans le futur, et l'écrivain lui-même qui, à travers lui, a « prédit le soulèvement du 5 octobre 1988 ». Khellas a insisté sur l'humanisme de Rachid Mimouni et son engagement en faveur du règne de la justice sociale. Abdelhamid Bourayou a décortiqué l'œuvre de Abdelkader Benhadouga pour comprendre l'image que l'auteur du Vent du sud se faisait de la femme. « En se séparant de sa première épouse, de nationalité française, juste après l'indépendance en 1962, benhadouga a vécu choc émotionnel qu'on retrouve dans ses cinq romans, » a-t-il dit. « Dans toute son œuvre plane l'ombre de cet amour broyé à cause d'une sorte d'inadéquation sociale induite par la nécessité pour lui de vivre dans son pays et l'incapacité de sa femme de se soumettre à un autre régime sociétal, » dira-t-il. D'autres universitaires sont intervenus pour livrer des lectures d'œuvres romanesques algériennes relativement au thème du colloque et un hommage a été rendu au journaliste et syndicaliste Tahar Benaicha. Mme Zoubida Djenas a cité Kateb Yacine pour exhorter les nombreuses jeunes filles venues des universités de Tizi Ouzou et de Boumerdès, ainsi que du lycée Frantz Fanon de l'ex-Rocher noir à écrire : « ‘une femme qui écrit vaut son pesant de poudre' disait Yacine. Ecrivez, Ecrivez ! » a-t-elle lancé à l'adresse des nombreuses filles présentes dans la salle. A signaler cependant qu'un cachet administratif déteint sur cette manifestation initiée il y a 7 ans par l'ex-directeur de la culture de la wilaya, M. Beki Benameur. Les premières éditions ont connu un engouement particulier avec une participation très importante d'enseignants, d'écrivains et de chercheurs venus des quatre coins du pays, ainsi que de France. On se souvient que la direction de la culture de la wilaya de Boumerdès a placé, il y a 2 ans, ce colloque sous le thème « Le printemps n'en sera que plus beau » pour tronquer catégoriquement le titre de l'une des œuvres de Mimouni. Le « Printemps » des organisateurs était celui de l'élection présidentielle d'avril 2009 qui devait sceller le viol de la Constitution.