Les enseignants de l'université de Béjaïa apportent leur solidarité à la protestation des étudiants dont ils saluent «le mouvement autonome» et leur engagement «pour une université algérienne publique et performante au service du bien être de la société algérienne». Les mêmes enseignants s'apprêtent à tenir aujourd'hui un sit-in devant le rectorat pour dénoncer des arriérés de salaires et, à la même occasion, «le marasme dans lequel baigne toute la communauté universitaire dû à une gestion opaque ne tenant compte d'aucune norme scientifique». Cette décision est venue à l'issue de leur assemblée générale, tenue avant-hier au campus d'Aboudaou. Celle-ci a été sanctionnée par une déclaration demandant l'abrogation «immédiate» du décret n°10-315, source de la colère estudiantine, et défendant «la valeur du diplôme de Magistère qui doit garder son statut défini par le statut de la Fonction publique du 15 juillet 2006». Le collectif d'enseignants considère qu'il existe des «dérives dans la gestion de l'université et des dérapages qui visent l'achèvement de ce qui reste de l'université algérienne». D'où, alertent-ils, l'urgence de se «mobiliser pour imposer la gestion démocratique de l'université» et «mettre les acteurs de la pédagogie au centre des décisions». Les acteurs de la communauté universitaire sont, à ce propos, interpellés afin «d'agir collectivement pour imposer une refonte des textes régissant l'université algérienne en vue de la consécration du principe de la gestion démocratique et pour exiger une évaluation objective du système LMD par les premiers concernés». L'appel est lancé au reste des universités du pays pour «initier une réflexion et des actions allant dans cette optique».