Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) pourrait faire une « concession » en faveur des étudiants en fin de cycle, en débloquant la tenue des examens pour ne pas pénaliser outre mesure cette catégorie de la communauté estudiantine et lui faire payer le prix du blocage actuel. La démarche reste pour l'heure à l'état de proposition puisque devant d'abord être soumise à l'aval des instances nationales du CNES prochainement. C'est ce que nous a confié hier un membre du syndicat et enseignant à l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa, en marge d'une conférence de presse organisée par la section locale.Le point de situation dressé localement par les grévistes fait une nouvelle fois état de « dépassements » de la part de l'administration universitaire qui mobiliserait ainsi les agents de sécurité pour « cadenasser les portes des amphis » et « molester » toute velléité de protestation de la part des enseignants grévistes ou des étudiants les soutenant, l'objectif étant pour l'administration de clore l'organisation des examens « quelles qu'en soient les conditions », selon les protestataires. Un point sur lequel le rectorat avait eu déjà à s'exprimer en stigmatisant le comportement « irresponsable » d'enseignants pénétrant de force dans les salles de cours pour perturber les épreuves d'examens. Au demeurant, des incidents ont émaillé certains de ces moments de confrontation entre partisans et opposants à la grève sur les circonstances desquelles les deux parties avancent des points de vue pour le moins contradictoires.Ils sont quelque 193 enseignants en grève à l'université de Béjaïa, selon la section locale du CNES, dont 140 ont vu dernièrement leurs salaires bloqués. L'université compte quelque 600 enseignants. Marche de protestation et soutien à Mecheb Les examens reprogrammés pour la journée d'hier à l'université de Constantine n'ont pas eu lieu non plus, exception faite de ceux de la 4e année en droit et sciences juridiques. Les enseignants grévistes ont fait ce constat durant la matinée au même moment où ils tenaient leur marche de protestation à travers les blocs pédagogiques suivie d'un sit-in devant la tour du rectorat. Ces actions se sont tenues dans un campus pratiquement vide depuis que les étudiants ont anticipé sur le prolongement de la grève et se sont résolus de rentrer chez eux sans prendre en considération la décision de la tutelle de faire durer la période des examens jusqu'à la mi-juillet. Lors de l'assemblée générale tenue l'après-midi, des centaines de participants ont débattu, entre autres, des solutions à employer pour pallier les problèmes induits par le blocage des salaires initié par l'administration à l'encontre de la majorité des grévistes. Cette sanction destinée à affamer les récalcitrants fait mal et risque d'être reconduite pour les deux prochains mois. Selon un témoignage fait en plénière, l'un des enseignants subit déjà les conséquences après la visite désagréable des services de Sonelgaz qui lui ont enlevé le compteur faute d'avoir payé la facture. Tout en refusant de plier, plusieurs intervenants ont proposé dans ce sens de puiser dans l'argent des œuvres sociales pour boucher un tant soit peu le trou laissé par la suppression du salaire. L'AG a discuté également de la possibilité d'un dépôt de plainte auprès du procureur de la République contre Khaled Bessila accusé d'agir au nom des enseignants qui lui ont retiré leur confiance. Par ailleurs, les grévistes ont dénoncé une nouvelle fois l'entêtement de l'administration à vouloir organiser les examens dans des conditions antipédagogiques. Ils ont convenu, cependant, de la tenue d'une marche régionale aujourd'hui en signe de soutien avec leur collègue délégué Mustapha Mecheb qui sera entendu par le juge d'instruction alors qu'une réunion de la coordination nationale est programmée pour jeudi à Constantine. M. S., Nouri Nesrouche