La cadence avec laquelle sont menés les travaux du tramway de Constantine n'a pas convaincu le ministre des Transports, Amar Tou, lequel a tenu à exprimer son insatisfaction lors de la visite effectuée mercredi dernier à Constantine. Avec un taux d'avancement qui avoisine 50 % de l'ensemble du projet, le tramway ne sera pas mis sur les rails conformément aux délais fixés lors de son lancement. Un retard que le directeur des transports de la wilaya, Abdelmalek Djouini, avait complètement démenti lors d'une émission de la radio diffusée au mois de novembre dernier. Il s'avère, selon une source bien au fait de ce projet, que les travaux n'avancent pas comme prévu en raison des difficultés techniques et financières rencontrées par les Italiens de Pizarotti, entreprise chargée de réalisation. Un fait confirmé par le directeur des transports lui-même, lequel a indiqué lors de la même émission que le projet a nécessité la pose de 1400 pieux sur le parcours de l'ouvrage. «Les opérations de creusement ne sont pas chose aisée au vu de la nature du sol et de la morphologie de la ville », a-t-il laissé entendre. Si le programme a été ajusté à plusieurs reprises, il n'en demeure pas moins que certaines opérations, comme la pose des rails, prévue au mois de juin de l'année écoulée, n'a été réalisée qu'au mois de novembre, soit avec cinq mois de retard. La mise en demeure signifiée par Amar Tou aux responsables de l'entreprise italienne confirme que le projet ne roule pas comme prévu, surtout que ces derniers n'ont cessé d'avancer des dates de réception de certaines tranches, pour ensuite les reporter à d'autres échéances. L'exemple de la reconstruction du stade Benabdelmalek, qui se trouve à proximité du parcours du tramway, et dont l'achèvement devait avoir lieu en octobre 2010, n'aura lieu que dans une année, ce qui aura inéluctablement une incidence sur la réception de tout le projet. Il faudra attendre jusqu'au mois d'octobre prochain pour y voir plus clair. Ce qui rend la réception du projet pour 2012 difficile à réaliser, sachant que de nombreuses contraintes n'ont pas encore été levées. Il s'agit beaucoup plus du casse-tête de la trémie de la cité Filali qui n'a pas encore été résolu. Ce qui veut dire que les responsables italiens et la direction des transports sont sur un terrain miné. Pour rappel, le projet, d'un coût de 330 millions d'Euros, devait être livré fin 2009 avec un premier tracé de 9 km, mais avec sa révision, notamment son élargissement de 22 km à la nouvelle ville Ali Mendjeli, l'entreprise italienne Pizzarotti a reporté le délai à 38 mois, avec une réception prévue pour 2011.