Des milliers d'étudiants de l'université Abderahmane Mira de Béjaïa sont descendus dans la rue dans la matinée de lundi pour une marche imposante qui les a conduits du campus d'Aboudaou vers le siège de la wilaya. Des enseignants s'y sont joints faisant leurs les revendications estudiantines. L'imposante marche ponctue un mouvement de grève qui continue de paralyser l'université de Béjaïa depuis plus de deux semaines. Constitués en comité local (CLE), les étudiants mettent en avant une plateforme de revendications qui s'ouvre sur la gestion démocratique de l'université que réclament aussi les enseignants. La démocratisation revendiquée passe par, entre autres actes, l'élection des responsables pédagogiques, recteurs, doyens, chefs de département…. Etudiants et enseignants revendiquent également, pour l'évaluation « objective » des deux systèmes d'enseignement (LMD et classique), la tenue des Etats généraux de tout le secteur de l'Enseignement supérieur et auxquels ils demandent à être associés. Les étudiants, qui disent non à la dépendance de l'université au secteur économique, demandent à l'administration de reconnaître les comités pédagogiques élus comme seul représentant des étudiants. Comme ils exigent l'accès sans conditions au master, la prise en charge des stages par l'université, l'amélioration de l'encadrement sur les plans qualitatif et quantitatif, l'accès libre à l'école d'enseignement intensif des langues,… De leur côté les enseignants, qui se sont regroupés en un collectif, dénient à la conférence nationale des chefs d'établissements la qualité d'autorité pédagogique. Ils refusent «la subordination des parcours de formation universitaire à l'économie dont l'état actuel est discutable». La mobilisation des autres universités du pays, auxquelles il est fait appel, est souhaitée pour «imposer des débats de fond sur les voies, textes et moyens pour l'aboutissement vers une université performante».