Rien ne va plus à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. Depuis la disparition tragique, dimanche dernier, de la jeune Razika Hassani, une étudiante originaire d'Aokas fauchée par un chauffard près du campus d'Aboudaou, la tension ne cesse de monter au sein de la communauté universitaire. Bouleversés par la nouvelle, les quelque 22 000 étudiants que compte l'Université de Béjaïa se sont aussitôt élevés comme un seul homme pour dénoncer le “laxisme flagrant” des autorités locales en décidant de fermer les deux campus, Aboudaou et Targa-Ouzemmour, et de sortir dans la rue afin de crier haut et fort leur ras-le-bol. La marche de protestation qu'ils ont organisée au lendemain du drame n'a pas été sans accentuer l'exaspération de tout un chacun puisque la délégation des étudiants ayant rencontré le wali de Béjaïa, à l'issue de cette manifestation, a été désagréablement surprise d'avoir entendu le premier responsable de la wilaya lancer : “Savez-vous combien ça coûte une passerelle ?” Cette réplique du wali n'a fait qu'exacerber la tension de la communauté universitaire. Ne pouvant pas être indifférents, les enseignants de l'Université de Béjaïa se sont immédiatement joints au mouvement de protestation en tenant des réunions avec le collectif des étudiants afin d'arrêter des actions conjointes. Ainsi, la communauté universitaire a décidé de prolonger son mouvement de grève jusqu'à satisfaction de sa principale revendication, à savoir la mise en place de conditions sécuritaires au niveau du campus d'Aboudaou. Dans une déclaration rendue publique, hier, les 101 enseignants universitaires, qui ont tenu la veille une AG au campus d'Aboudaou, estiment que “le recteur de Béjaïa, en tant que premier responsable de l'université, devrait remettre sa démission”. Pour sa part, la section du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) de l'Université de Béjaïa vient de déposer un préavis de grève de 8 jours, exigeant des responsables concernés “une solution urgente” à cet épineux problème d'insécurité qui se pose avec acuité au niveau du campus d'Aboudaou. K. O.