Dans une lettre adressée au chef de l'Etat, le Parti des travailleurs (PT) a sollicité Abdelaziz Bouteflika pour convoquer «des élections législatives anticipées pouvant permettre la construction de l'édifice démocratique qui pourrait immuniser l'Etat et la nation, après avoir révisé au préalable la loi électorale. Une assemblée crédible et légitime qui permettra un large débat public pour l'élaboration d'une nouvelle constitution», a indiqué la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, lors d'un point de presse qu'elle a animé hier au siège de son parti. Pour la responsable du PT, «il est impossible de poursuivre le changement politique démocratique en l'absence d'institutions fortes et de la confiance du peule». Elle estime «qu'il est difficile avec une Assemblée nationale dépourvue de légitimité et de crédibilité de défendre l'intérêt de la nation et la souveraineté nationale». Une APN, faut-t-il le rappeler, sous la domination des trois partis de l'Alliance présidentielle – principaux soutiens politiques de Bouteflika – et où siège également le parti de Louisa Hanoune. Tout en réaffirmant son soutien au chef de l'Etat en ce qui concerne particulièrement «les réformes économiques consacrées par les lois de finances complémentaires de 2009 et 2010», la patronne du Parti des travailleurs a émis quelques réserves quant aux nouvelles mesures prises lors du dernier Conseil des ministres. «Nous demandons des éclaircissements sur le terme ‘subversif' contenu dans la décision du Conseil des ministres concernant les cas où l'ANP pourrait être mobilisée», a demandé Louisa Hanoune. Elle a également revendiqué «la levée de l'interdiction des marches et des rassemblements dans la capitale ainsi que celle concernant l'agrément de nouveaux partis politiques». Elle a également suggéré au chef de l'Etat «d'abroger l'article 144 bis du code pénal qui criminalise le délit de presse et la consécration de l'égalité effective entre les hommes et les femmes à travers des lois civiles». Estimant que Abdelaziz Bouteflika a besoin d'être soutenu dans sa démarche, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a soumis une série de mesures économiques et sociales, à commencer par «le gel de l'Accord d'association avec l'Union européenne».