Il est parti dans la discrétion comme il a vécu. Mohamed Henni nous a quittés il y a quelques jours, sur la pointe des pieds, presque en silence, à l'âge de 97 ans, après une vie pleine d'abnégation et de sacrifices au service de la patrie. Enfant de Larbaâ, Mohamed y a été enterré le 20 février 2011. Membre de l'Etoile nord-africaine, il a consacré sa jeunesse à la lutte contre l'occupant en épousant les thèses nationalistes. Haddanou Ahmed, dit «Ahmed el caba», de Belcourt, l'a connu au début des années quarante : «Henni est un homme de bien, il avait un restaurant du côté de la rue Tanger. On allait y chercher des tracts du PPA. A l'époque, le parti avait besoin de Henni qui ne ménageait ni ses efforts ni ne lésinait sur les moyens pour aider les militants. Pourtant, il n'était pas structuré au sein du parti. Il était enthousiaste, engagé. D'ailleurs, c'est dans l'un de ses appartements à Alger que le drapeau algérien a été confectionné par Mostefaï Chawki. Henni était l'ami de Ben Khedda, Saâd Dahleb, Bouda et tous les leaders nationalistes lui vouaient considération et respect. Il a été interné dans le camp de Bossuet lors de la guerre de Libération. Avec sa vision critique, il disait souvent cette phrase qui restera gravée dans ma mémoire : ‘‘Plus une société est libre, mieux elle pourra être maîtresse de son destin''.» Mohamed Henni, né en 1914 à Larbaâ, a été coiffeur, restaurateur et transitaire. Il a été enterré dans sa ville natale. Paix à son âme.