-Avec une vingtaine de zones d'activité et une zone industrielle, quel est le potentiel de la wilaya en termes de foncier industriel ? Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la situation du foncier industriel n'a enregistré aucune évolution depuis quelques années déjà. Les espaces sont toujours les mêmes et au sein des zones industrielles aucune amélioration n'est relevée. Depuis quelques années, le débat porte sur la mise en valeur de ces zones, mais malheureusement il n'y a aucun progrès notable qui mérite d'être cité. Toutefois, il faut relever le dynamisme relatif que connaissent certaines zones ces derniers temps, à l'instar de celle de Draâ Ben Khedda où des unités de production commencent à s'installer. Mais, il reste que la mise en valeur du portefeuille foncier dans cette région ne peut être effective que si un travail de fond permettant d'identifier les besoins est mené avec l'implication de tous les acteurs. -En matière d'aménagement et d'entretien, comment se présente la situation de ces zones ? Hélas, on ne peut qualifier la situation des zones d'activité de Tizi Ouzou que de catastrophique. Il y a des dysfonctionnements énormes au niveau de la gestion et une absence totale des organismes gestionnaires sur le terrain et cela se fait sentir sur place avec l'inexistence de signalisations qui indiqueraient l'affiliation de chaque zone. Ce qui fait que la gestion de ces zones est occultée. Au niveau des anciennes zones, il y a des problèmes qui sont récurrents, notamment pour la zone des dépôts (dans la commune de Tizi Ouzou) où nous avons aujourd'hui des problèmes d'accès. Il y a deux ans d'ailleurs, toutes les insuffisances au niveau de ces zones ont été recensées mais, malheureusement, aucune suite n'a été donnée aux attentes des opérateurs et pendant ce temps la dégradation de ces espaces s'accélère. -Il y a une multitude d'organismes gestionnaires. Cette situation ne risque-t-elle pas d'être contraignante pour les opérateurs porteurs de projets ? Il y a l'agence foncière, l'ANIREF, la SOGI, le CALPIREF, l'URBAB et j'en passe. Autant d'organismes auxquels doit s'adresser l'opérateur économique. Parfois, il est renvoyé d'un organisme à un autre avec tous les inconvénients qui en découlent. En tout cas, le climat est loin d'être encourageant. D'ailleurs, il n'y a même pas un cadre de concertation qui permettrait aux opérateurs d'exprimer leurs préoccupations. -Qu'en est-il de l'assainissement de la situation physique et juridique du foncier industriel annoncé depuis près de 3 ans ? Cela fait des années que les opérateurs ont sollicité l'assainissement physique de ces zones, en procédant au recensement des lots qui ne sont pas exploités. Ensuite, juridique pour identifier l'appartenance de ces lots et leurs attributaires. Mais aussi, il faut un assainissement financier à travers le règlement des dus par les attributaires pour procéder à l'établissement des titres administratifs et des livrets fonciers pour ces zones. C'est un travail qui se fait actuellement, mais au coup par coup malheureusement. Pourquoi ne pas procéder à une opération globale qui permettrait d'assainir définitivement ces dossiers. Cependant, ce qu'il y a de positif, c'est le projet d'aménagement de quatre nouvelles zones industrielles au niveau de la wilaya. -Les financements promis pour la mise en valeur de ces zones ont-ils été débloqués ? Après le recensement de toutes les insuffisances au niveau des différentes zones d'activité de la wilaya, le ministère de l'Industrie a promis de dégager une enveloppe de 1,5 milliard de dinars pour la réhabilitation de ces espaces. Mais, à ce jour, les opérateurs n'ont rien vu venir. Le dossier est toujours en attente et, même au risque de me répéter, pendant ce temps, les quelques espaces dont nous disposons subissent des dégradations lamentables.